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Classique / Opéra - Gros Plan

L’hommage à Saint-Saëns de l’Orchestre National de France avec Cristian Măcelaru à la direction

L’hommage à Saint-Saëns de l’Orchestre National de France avec Cristian Măcelaru à la direction - Critique sortie Classique / Opéra Paris Maison de la Radio et de la Musique
Cristian Măcelaru veut faire de sa formation parisienne « l’orchestre de la musique française ». © Adriane White

ORCHESTRE SYMPHONIQUE / AUDITORIUM DE RADIO-FRANCE

Publié le 23 novembre 2021 - N° 294

La formation parisienne et son directeur musical Cristian Măcelaru signent une intégrale des Symphonies de Saint-Saëns.

L’année en cours de célébration du centième anniversaire de la mort de Saint-Saëns fait petit à petit son œuvre pour contribuer à réhabiliter un compositeur longtemps pénalisé par son image d’académisme. Un grand musicien dont le « tort » fut peut-être de laisser l’empreinte d’un musicien âgé, à l’exceptionnel longévité, devenu monstre sacré et notable de la vie musicale alors même qu’une nouvelle génération écrivait déjà de son vivant l’avenir de la musique. Ce que résume bien la musicologue Claire Delamarche qui écrit : « On a en effet conservé l’image du musicien vieillissant, composant jusqu’en 1920 une musique d’un autre temps tandis que Debussy, Schönberg ou Bartók menaient leur révolution ». L’œuvre pléthorique de Saint-Saëns, comptant pas moins de 600 partitions dont 13 opéras, doit être regardée et considérée dans sa durée. Surgit alors un véritable monument musical à redécouvrir en le resituant dans son temps, à commencer par celui de la jeunesse de son auteur qui fut un fascinant enfant prodige, pianiste génial et compositeur précoce. C’est ce que fait le chef roumain Cristian Măcelaru, directeur musical de l’Orchestre National de France, en signant pour le label Warner Classics une nouvelle intégrale des symphonies de Saint-Saëns.

Cinq symphonies

La première a été créée en 1853, la dernière, la célébrissime « Symphonie avec orgue », 33 ans plus tard. Un nouvel enregistrement qui fait évidemment écho à la première intégrale du genre réalisée par l’ancêtre de l’ONF, l’Orchestre national de l’ORTF, sous la direction de Jean Martinon un demi-siècle plus tôt. Măcelaru, qui veut faire de son orchestre un spécialiste de la musique française, cite Saint-Saëns, avec Duparc, Chausson, Massenet ou Lalo parmi ses compositeurs préférés.  « C’est un compositeur incroyable. Prenez le début du finale de sa Première Symphonie : on y trouve un rythme solennel à la manière de Lully ! Cette symphonie est l’œuvre d’un jeune musicien de dix-sept ans, elle peut évoquer à la fois Mendelssohn ou Schumann, mais son harmonie est inimitable. Je rapprocherais volontiers Saint-Saëns de Mozart ; il y a le même naturel dans la musique de l’un et de l’autre. Je suis très heureux que nous donnions cette année de grandes pages orchestrales de Saint-Saëns, mais aussi des œuvres très rares comme le Requiem » explique le chef roumain.  En concert dans sa salle de la Maison de la Radio, l’ONF prolonge l’hommage au compositeur français en conviant le chef Omer Meir Wellber le 9 décembre à 20 h à diriger le Concerto pour piano et orchestre n° 4, avec Stephen Hough en soliste, associé aux Correspondances de Dutilleux et à la Symphonie n° 3 de Schubert, avant de retrouver son directeur musical les 15 et 16 décembre (jour anniversaire de la mort du compositeur) dans le Requiem et la Symphonie n° 3 avec orgue, avec Olivier Latry en soliste.

Jean Lukas

A propos de l'événement

L’hommage à Saint-Saëns de l’Orchestre National de France avec Cristian Măcelaru à la direction
Maison de la Radio et de la Musique
116 avenue du Président Kennedy, 75116 Paris

Jeudi 9 décembre à 20h, puis mercredi 15 et 16 à 20h. Tél. : 01 56 40 15 16.

 

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