Lewis versus Alice d’après Lewis Carroll , mis en scène par Macha Makeïeff
d’après Lewis Carroll / mes, costumes et scénographie Macha Makeïeff
Publié le 2 septembre 2019 - N° 279Un piano, quelques miroirs, une cigogne empaillée, des chansons joyeuses ou mélancoliques, toutes sortes d’êtres et d’animaux surréalistes… Macha Makeïeff arpente avec bonheur l’univers de Lewis Carroll et de son personnage Alice. Une ode très personnelle à l’esprit de fantaisie et de liberté.
Dans La Fuite !*, en 2017, Macha Makeïeff investissait le théâtre de Mikhaïl Boulgakov en élaborant des liens avec sa propre histoire familiale. Aujourd’hui, à travers l’existence et l’univers littéraire de Charles Lutwidge Dodgson (1832-1898), plus connu sous le pseudonyme de Lewis Carroll, la directrice du Théâtre national de Marseille s’offre un nouveau rendez-vous en clair-obscur avec soi-même. Car Lewis versus Alice (spectacle créé en juillet dernier, au Festival d’Avignon, et aujourd’hui repris au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis) est non seulement une plongée dans les textes libres et fantasques de Lewis Carroll, mais également un voyage dans l’intériorité de la metteure en scène, qui confie avoir toujours entretenu un rapport intime et privilégié avec les choses de l’enfance. Conçu comme un cabinet de curiosité théâtral, ce spectacle aux souffles profonds et personnels donne corps à un monde fait de dérision, de cocasserie et de mélancolie.
Un rendez-vous en clair-obscur avec soi-même
Magie et mystère des arrière-plans, des ellipses, des ombres portées, des enjambées spontanées et poétiques, des images et des scènes qui en disent plus que la somme des éléments qui les composent, Lewis versus Alice nous parle finalement autant des rêveries et des fantômes qui peuplent l’esprit de Macha Makeïeff, que des personnages et des créatures qui gambadent dans l’œuvre de Lewis Carroll. Tout cela est non seulement ludique, aventureux, mais extrêmement touchant. Jamais forcées, ostentatoires ou anecdotiques, les multiples facettes de ce kaléidoscope théâtro-musical nous plonge dans un monde d’une grande sincérité. Cela grâce au talent des chanteurs et comédiens qui donnent vie à cette machine à rêver (Geoffrey Carey, Caroline Espargilière, Vanessa Fonte, Clément Griffault, Jan Peters, Geoffroy Rondeau et Rosemary Standley, formidable chanteuse du groupe Moriarty). Mais aussi grâce à la sensibilité de Macha Makeïeff, qui éclaire de la plus belle des manières les creux et les reliefs de son âme d’enfant.
Manuel Piolat Soleymat
* Critique dans La Terrasse n° 270, novembre 2018.
A propos de l'événement
Lewis versus Alice d’après Lewis Carroll , mis en scène par Macha Makeïeffdu vendredi 27 septembre 2019 au dimanche 13 octobre 2019
CDN Théâtre Gérard Philipe
59 boulevard Jules-Guesde, 93200 Saint Denis
Du lundi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30, le samedi 5 octobre à 20h30. Relâche les mardis. Durée de la représentation : 1h55. Spectacle vu le 15 juillet 2019 lors de sa création au Festival d’Avignon. Tél. : 01 48 13 70 00. www.theatregerardphilipe.com
Egalement du 17 au 19 octobre 2019 au Quai à Angers, les 13 et 14 novembre au Grand R à La Roche-sur-Yon, les 21 et 22 novembre à la Scène nationale de Toulon, du 27 novembre au 7 décembre à La Criée à Marseille, du 11 au 13 décembre à la Scène nationale de Bayonne, du 19 au 21 décembre au Théâtre national de Nice, du 7 au 11 janvier 2020 aux Célestins – Théâtre de Lyon.