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Avec Les Moments Doux, la Compagnie Babel dirigée par Élise Chatauret et Thomas Pondevie mène son théâtre entre document et fiction sur les traces de la violence. Pour interroger la possibilité de la douceur.
Depuis sa création en 2008 par Élise Chatauret, rejointe à la direction en 2021 par Thomas Pondevie, la Compagnie Babel a enquêté sur bien des sujets. Pour À la vie (2020) par exemple, elle menait sa curiosité en milieu hospitalier ainsi qu’au centre d’éthique clinique à Paris. Elle en ramenait une connaissance et des matières qu’elle utilisait pour construire une fiction consacrée à la fin de vie. Puis pour Pères, enquête sur les paternités d’aujourd’hui (2021), les artistes s’invitaient au sein de nombreux foyers pour étudier leur sujet. Avec Les Moments Doux, Babel élargit son terrain de recherches. Son objet d’étude le mérite : « la violence et les rapports de domination entre les individus ». Elle déploie quatre chantiers, en milieu scolaire, dans le monde de l’entreprise, de la justice et de la famille. En s’intéressant à différents types de violence, la compagnie entend montrer ce qui les rassemble, ce qui fait système.
Le collectif contre la violence
L’idée des Moments Doux naît au sein de la Compagnie Babel d’une affaire réelle dite « des chemises arrachées » : en 2015, deux dirigeants d’Air France se font arracher leur chemise suite à un plan de licenciement massif. Médias et représentants du pouvoir condamnent alors le geste de violence en occultant le contexte qui l’a vu naître. « Qu’est-ce que cette affaire dit de notre société, des formes de contestation contemporaines et, au-delà peut-être, de nos impuissances ? », s’interrogent Élise Chatauret et Thomas Pondevie. Ils partagent leurs questionnements avec les six comédiens de la pièce, qui mènent eux aussi leurs enquêtes. Ils y mêlent leurs propres histoires, sur une scénographie où cohabitent quatre univers distincts, qui correspondent aux milieux explorés par la compagnie. Au fur et à mesure, des liens se tissent entre les espaces. Tandis que les mécanismes de la violence sont mis à jour, une autre logique se dessine, horizontale, collective.
Anaïs Heluin
le 1er à 19h et du 2 au 4 à 20h. Tel : 03 83 37 12 99. www.theatre-manufacture.fr. Également du 14 au 17 mars à La Comédie de Saint-Etienne – CDN, les 25, 26, 31 mars et 1er avril à La Poudrerie – Scène conventionnée Art en territoire de Sevran, les 13 et 14 avril à La Comédie de Béthune – CDN, les 11 et 12 mai à Malakoff Scène Nationale, du 10 au 22 octobre au Théâtre des Quartiers d’Ivry, CDN du Val-de-Marne.
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