Records de Mathilde Monnier
À Chaillot, la chorégraphe Mathilde Monnier [...]
Les Hivernales font la part belle à la création chorégraphique avec une programmation qui mêle têtes d’affiche et artistes plus confidentiels, pour célébrer la vitalité des corps qui réinvestissent les scènes.
Après le COVID, plus le temps d’hiberner pour le festival avignonnais qui nous dévoile un beau panorama de la création contemporaine. On sort doucement de l’immobilisme avec Boris Charmatz et son dernier solo SOMNOLE (2021), où il incarne cet état de semi-conscience entre l’éveil et le sommeil. Une ode à ces moments d’apparente passivité où l’on s’autorise à rêvasser. Nacera Belaza nous entraîne ensuite dans un mouvement infini en quête de l’invisible avec deux pièces de son répertoire, Sur le Fil et La Nuit, où ses interprètes puisent avec toujours autant de justesse dans leur force intérieure pour rayonner sur scène. Puis Noé Soulier nous ramène sur la terre ferme avec Passage (2020), courte pièce dite « nomade » qui expérimente les relations que les corps peuvent avoir avec leur environnement. Déjà jouée à la Conciergerie à Paris, elle s’adapte ici à l’Église des Célestins.
Explosion vitale
Mais Les Hivernales nous font aussi traverser des moments ardents, où les corps reprennent vie, à l’instar de l’explosif LOVETRAIN2020 d’Emmanuel Gat, aux allures de comédie musicale, mâtiné de sensualité et de gaîté. Passion encore, avec la dernière création de Jan Martens, Elisabeth Gets her way. Dans ce solo, il rend hommage en sept tableaux à la claveciniste star des années 1970-1980 Élisabeth Chojnacka, à travers danses, documents d’archives et jeux de lumières. Puis c’est Maxence Rey qui nous déclare sa flamme, mais avec beaucoup de tendresse, dans PASSIO.PASSION, une poésie amoureuse entre un guitariste et une danseuse. Avec Romain Bertet, le désir consume littéralement avec Alchimie, où sur une scène remplie d’une cinquantaine de bougies se joue une fusion destructrice entre une femme et un homme. Enfin, le corps explose dans un moment de folie avec The Dancing Public de Mette Ingvartsen. La Danoise s’est inspirée des épisodes de dansomanie du Moyen-Âge, ces manifestations publiques de danses folles, désordonnées et vues comme pathologiques, pour tisser une réflexion politique. Un programme qui donne envie de s’agiter !
Belinda Mathieu
Tél : 04 90 82 33 12
À Chaillot, la chorégraphe Mathilde Monnier [...]