Cinquième Biennale d’art flamenco en 2022, à Chaillot

Rien de tel pour réchauffer un hiver maussade que les rythmes endiablés du flamenco. Chaillot l’a bien compris qui une fois encore se met à l’heure andalouse au tout début du mois de février. Au programme, six spectacles de grande qualité qui métissent les styles et mettent à l’honneur la création féminine. C’est Rafaela Carrasco qui avec Ariadna [al hilo del mito] ouvre la Biennale. S’entourant de huit danseurs, chanteurs et guitaristes, la danseuse et chorégraphe y revisite le mythe d’Ariane. Paula Comitre, nouvelle étoile montante sacrée « Révélation 2020 » aux Festivals de Séville et Jerez, présente ensuite en première mondiale Alegoría. Pour cette pièce qui interroge le réel et les apparences elle convie à ses côtés la danseuse contemporaine Lorena Nogal. Autre duo féminin, Florencia Oz partage la scène pour Antípodas avec sa sœur jumelle musicienne. En explorant le thème du double les deux chiliennes offrent un spectacle minimaliste d’une sensibilité extrême.

Des rencontres au sommet

Moment fort de cette Biennale présenté là aussi en première mondiale, Imperfecto voit se rencontrer les chorégraphes et danseurs Jann Gallois et David Coria. Le dialogue artistique entre le hip hop mâtiné de contemporain de la jeune prodige et l’énergie du bailaor d’exception promet de superbes étincelles. Autre grand nom de la discipline sévillane, Farruquiti présente Íntimo. Accompagné de ses musiciens fétiches, il y propose un voyage au cœur des traditions et de l’histoire flamenca. Enfin, c’est au maestro Rafael Riqueni qu’est laissé le soin de clore en majesté les festivités. Accompagné par la magnétique bailaora Maria Moreno, le guitariste virtuose évoque avec son conte musical Nerja la découverte fortuite par un groupe de jeunes gens d’un exceptionnel ensemble de grottes préhistoriques ornées dans le sud de l’Andalousie.

Delphine Baffour