Wilmer Marquez crée Barrières, entre acrobaties et frontières
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Les frères Bruyninckx ont eu l’idée de dépoussiérer la technique de la mâchoire de fer, pour créer un spectacle moderne et surprenant. Cette proposition, qui n’est dépourvue ni d’humour ni de risque, est riche de sous-entendus qui la rendent fascinante.
Sous le chapiteau, le public est massé au plus près d’une planche en bois qui coupe l’espace en deux, telle une piste où le spectacle Bit by Bit va se déployer. Quand Simon et Vincent Bruyninckx apparaissent, ils vont à l’essentiel : chacun est équipé d’un instrument fait d’une sorte de moulage de l’intérieur de sa bouche, relié par une lanière de cuir à un mousqueton. Ils serrent ces étranges agrès entre leurs dents, les relient par un câble, s’écartent pour tendre ce dernier. Les deux artistes testent alors leur capacité à rester en équilibre : inclinés tour-à-tour au-dessus du vide, ils ne tiennent qu’à la force de la mâchoire de l’autre, le câble se raccourcissant de plus en plus. La prise de risque se fait toujours plus nette, les deux artistes se mettant mutuellement en difficulté avant de finalement se retrouver dans les bras l’un de l’autre.
Un univers cocasse, risqué et ambigu
Le performer Kasper Vandenberghe a aidé les frères Bruyninckx à forger des images fortes, à ciseler leur dramaturgie à un point qu’on n’attendait pas d’un agrès aussi simple. L’engagement du corps y contribue : ces deux circassiens en sueur, tendus par l’effort, qui s’empoignent et se collent bouche à bouche, suscitent un trouble diffus que n’atténue pas le fait qu’ils soient frères. Ayant bien compris que la mâchoire de fer fait frémir le public qui imagine la force s’exerçant sur leurs dents, ils mettent en scène des jeux sadiques qui ne font que renforcer cette atmosphère ambiguë. Pour autant, le spectacle est très drôle, servi par deux interprètes aussi complices que joueurs, et l’ensemble possède une légèreté inattendue. Une réussite de sensibilité et d’équilibre qui démontre avec éclat la qualité d’écriture que le cirque contemporain peut atteindre.
Mathieu Dochtermann
à 20h30, 18 mars à 18h00 et 19 mars à 15h00.
Également du 18 au 20 novembre 2022 à Stichting Jonge Harten, Groningen (Pays-Bas), du 16 au 18 décembre à Mechelen in Vuur en Vlam, Mechelen (Belgique), du 24 au 26 février 2012 au CC Sint-Niklass, Cultuurtuin WAAS / Interwaas, Sint-Niklass (Belgique), du 21 au 23 avril au CC De Werft, CC’t Schaliken, CC’t Getouw, CC Zwanenberg, Heist-op-den-Berg (Belgique), du 28 au 30 avril au CC Maasmechelen, Maasmechelen (Belgique), du 18 au 20 mai au KunstFestSpiele Herrenhausen, Hanovre (Allemagne), du 26 au 29 mai au Festival Perspectives, Saarbruücken (Allemagne), du 23 au 26 juin au Cirqu’aarau / Festival fût aktuelle Zirkuskunst, Aarau (Suisse), du 21 au 23 juillet au Brugge Plus, Brugge (Belgique).
Spectacle vu dans le cadre du festival CIRCa 2022.
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