Place de Tamara Al Saadi
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Dans le seul en scène qu’elle a écrit et qu’elle interprète, Léa Girardet établit un parallèle entre son histoire personnelle et la trajectoire des footballeurs remplaçants pour explorer le thème de l’échec.
Et si l’échec était vertueux ? L’idée n’est pas nouvelle, mais l’originalité de la pièce de Léa Girardet est d’établir un parallèle entre deux mondes souvent éloignés : le théâtre et le football. En 1998, lors de la Coupe du monde, elle est encore une enfant assistant devant sa télé à la victoire des Bleus. Dix ans plus tard, elle est persuadée d’avoir sur les planches le potentiel d’un Zinedine Zidane sur un terrain de foot. Las ! une décennie plus tard, elle doit déchanter : « Aujourd’hui j’ai 30 ans et je comprends qu’il ne s’agit pas de se battre pour récupérer le ballon. Mais pour rentrer sur le terrain ! » Tel est le point de départ de la pièce. Léa Girardet choisit pour figure tutélaire Aimé Jacquet qui, avant de rentrer dans l’histoire, avait connu plusieurs échecs. Elle alterne les parcours de remplaçant et ses propres déconvenues de comédienne au chômage. De même qu’on peut se demander si un remplaçant gagne autant la Coupe que ceux qui ont joué, peut-on se définir comme comédienne quand on ne joue pas ?
Multiplication des parallèles et des personnages
Les comparaisons sont pertinentes, l’idée sympathique. La mise en scène de Julie Bertin restitue le vestiaire d’un stade, et n’hésite pas à jouer avec les codes du milieu footballistique : coaching d’avant match voire effet de ralenti lors du plongeon d’un gardien de but. Un cocasse que l’on retrouve dans le texte qui sait jongler entre l’humour (les solutions décalées proposées par Pôle emploi à la comédienne ou les séances de « groupes de psychodrame » évoquées par une psychanalyste) et l’émotion, notamment vers la fin, quand l’héroïne invective un réalisateur qui l’a humiliée, lui reprochant un comportement contreproductif que ne se serait jamais permis un Aimé Jaquet face à un Lizarazu en piètre forme. Un spectacle aux accents autobiographiques, que Léa Girardet interprète avec cœur.
Isabelle Stibbe
à 10h. Relâche les 11 et 18. Tél. : 04 90 82 39 06.
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