After the End de Dennis Kelly, mis en scène par Antonin Chalon
Enfant de la balle, Antonin Chalon a choisi, [...]
Sur l’Île de la Barthelasse, Le roi nu monté par les Belges des Baladins du miroir montre combien le théâtre gagne à se promener sous un chapiteau.
Les Baladins du miroir est une compagnie belge de théâtre itinérant, née au début des années 80, qui ballade sur les chemins, depuis bientôt quarante ans, son désir de faire un théâtre populaire, convivial, festif et, bien sûr, de qualité. A l’heure où le théâtre « entre les murs » se languit de perdre le contact avec ce fameux peuple qu’il désirerait tant, il y a chez ces nomades du théâtre un esprit unique, un véritable sens de la fête théâtrale dont chacun pourrait bien s’inspirer. Sous le très beau chapiteau des Baladins du miroir, on peut emporter son verre et boire pendant la représentation, on peut également ensuite y manger, au milieu des caravanes et des roulottes qui laissent planer une ambiance de troupe à la joie contagieuse, agrémentée de cet esprit belge baigné de surréalisme qui interdit de jamais se prendre complètement au sérieux.
Un spectacle drôle et parfaitement rythmé
Le roi nu est une création bien rodée de 2017. Les Baladins ont confié la mise en scène à Guy Theunissen, ami et directeur de la Maison Ephémère. Travaillant comme d’habitude sur des textes dits de répertoire, ils se sont tournés vers Evguéni Schwartz, auteur russe dont ce roi nu fut interdit de son vivant. Trois contes d’Andersen s’y télescopent : La Princesse au petit pois, Le Roi est nu, et La Princesse et le porcher, qui en structure la trame narrative. Celle-ci est simple : une princesse tombe amoureuse d’un porcher, mais sa mère veut la marier avec « le Roi d’à côté ». Le porcher ne s’en laisse pas compter et, avec la princesse, tente de faire échouer ces épousailles forcées. On suit donc les tribulations des amoureux au milieu de la cour du « Roi d’à côté », avec son Premier ministre croulant, sa fantasque ministre des Tendres sentiments, ou encore sa délirante chroniqueuse officielle. Place au burlesque et à la musique live, à une énergie de tous les instants et à une science consommée du respect du texte agrémenté de traits d’actualité. Dans une scénographie aux motifs Mondrian, habile et mobile, ils sont 14 sur scène, musiciens et comédiens, dans un spectacle drôle et parfaitement rythmé, aux innombrables costumes, et à l’énergie communicative. Un modèle de théâtre simple, direct et généreux.
Eric Demey
à 17h, relâche les 8 et 15. Tel. : 07 85 78 40 88.
Enfant de la balle, Antonin Chalon a choisi, [...]