Après quatre ans de tournée à travers le monde, le Footsbarn revient amarrer son chapiteau à la Cartoucherie pour un mois, avec un drame et une comédie, une création et une reprise.
Troupe mythique née dans les Cornouailles dans les années 70, le Footsbarn (dont les membres vivaient et répétaient à l’origine dans la grange (barn) d’Oliver Foot, d’où son nom !) a su résister au temps qui a érodé les utopies de bien d’autres, a su s’adapter en conservant ses rêves et ses ambitions, est devenu (selon la savoureuse expression de Paddy Hayter, membre de la troupe depuis 1973) « anglo-bourbonnais » depuis son installation dans l’Allier, et continue de parcourir le monde avec son chapiteau. Adeptes d’un théâtre « populaire, vivant et généreux », les membres de la troupe font feu de tout bois pour créer la magie caractérisant leurs spectacles qui brassent les influences, les musiques, les formes, les genres, les talents, les origines et les impressions avec un art du syncrétisme jubilatoire et hautement fertile. Le spectacle est à ce point total et à ce point accessible que la langue des représentations n’y est jamais un obstacle à leur compréhension. Découvrir ou retrouver le Footsbarn à l’occasion de son passage hivernal à la Cartoucherie, c’est donc faire l’expérience d’un plaisir universel sans bornes ni frontières, pas même celles du jeu tant celui-ci emprunte à toutes les formes spectaculaires les conditions de sa réalisation.
Hugo et Shakespeare : deux monstres domptés sous chapiteau
« D’un côté la parabole sociale, le poing dressé. De l’autre la quête intérieure. D’un côté la dénonciation. De l’autre l’invitation à l’interrogation. D’un côté le dédale sans issue de la condition humaine. De l’autre les multiples passerelles tressées entre la réalité et le rêve. » En choisissant Hugo et Shakespeare, le Footsbarn opte pour des textes foisonnants et baroques où le théâtre est questionné dans son essence, sa vérité et sa folie : L’Homme qui rit et Le Songe d’une nuit d’été. La pièce de Shakespeare, créée par la compagnie en 1990, a sillonné toutes les routes du monde avec un succès jamais démenti. Recréée à Vincennes et enrichie des expériences accumulées depuis vingt ans, elle promet le retour d’Obéron, de Titania et de leur cortège avec la même impudence bariolée et la même gaieté hallucinée. Quant à l’adaptation du texte de Hugo, elle met en scène des pantins manipulateurs, des traîtres masqués qui s’agitent autour du malheureux Gwymplaine en un voyage épique qui va de la tempête de neige au naufrage en pleine mer ! A chaque fois, du souffle, de la musique, des projections, des marionnettes, des masques et au milieu de tout, l’acteur, tenant dans ses mains et dans ses mots le miracle toujours renouvelé de l’illusion théâtrale.
Catherine Robert
Le retour du Footsbarn theatre. Du 9 janvier au 9 février 2008, sous chapiteau, à la Cartoucherie de Vincennes. L’Homme qui rit, d’après Victor Hugo, spectacle en langue française. Du 9 au 20 janvier et du 6 au 9 février. A Midsummer night’s dream, de Shakespeare, spectacle en anglais. Du 23 janvier au 3 février. Du mercredi au samedi à 20h45 ; dimanche à 17h. Cartoucherie de Vincennes, route de la Pyramide, 75012 Paris. Réservations au 08 92 70 75 07 ou au 01 43 74 20 21.
