Le Printemps du violon, festival proposé par Anton Martynov et Michaël Guttman
CENTRE RUSSE / FESTIVAL
Publié le 24 février 2019 - N° 274Quatrième édition de ce festival annuel qui, au-delà du grand répertoire, explore toutes les facettes de l’instrument. Cette année, gros plan sur le compositeur et violoniste virtuose George Enesco (1881-1955).
Imaginé par Anton Martynov et Michaël Guttman, deux violonistes nourris – mais pas seulement – de l’école russe de violon, ce jeune festival regarde évidemment vers l’Est. Installé dès l’origine dans le 7e arrondissement, il prend désormais ses quartiers dans le tout nouvel auditorium du Centre russe, à l’ombre des bulbes de la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité, mais également au Temple de Pentemont, à la Maison de l’Amérique latine ou dans la magnifique « Salle byzantine » de l’Ambassade de Roumanie. C’est là que seront donnés, le samedi 23 mars, deux concerts célébrant la musique de George Enesco dans le cadre de la saison France-Roumanie. On entendra successivement, à 11h et 20h, les Impressions d’enfance du compositeur (également violoniste, pianiste et chef d’orchestre), interprétées par George Tudorache (violon solo de l’Orchestre philharmonique royal de Liège) et Sarah Nemtanu (qui occupe le même poste à l’Orchestre national de France). Accompagnée au piano par Saida Zulfugarova, cette remarquable musicienne a conçu son programme comme un dialogue des cultures, avec les Danses roumaines de Bartók, la Sonate de Ravel (mais aussi celle du compositeur azéri Gara Garayev, composée en 1960) ainsi qu’une création de François Nicolas (né en 1947).
Le goût de la surprise
L’éclectisme – et même le goût de la surprise – se retrouvent de programme en programme. Le concert d’ouverture, qui célèbre le 334e anniversaire de Bach, le marie à Vivaldi (concertos avec Anna Fusek, virtuose de la flûte baroque, également violoniste), mais aussi aux propres œuvres d’Anton Martynov (un Concerto baroque, Ba-Rock pour orchestre à cordes et une transcription de Jimi Hendrix). Le trio Soledad (bandonéon, piano et violon) propose dans la même veine un florilège à la Maison de l’Amérique latine (le 25 mars) avec des pièces originales ou arrangées de Franck, Debussy, Ravel ou Prokofiev, en regard de pépites rock (Jeff Buckley, Supertramp) ou tango (Piazzolla). Familier du festival, le violoniste Philippe Graffin crée (le 22 mars) une sonate retrouvée d’Ysaÿe (qui vient s’ajouter aux six célèbres pièces de son opus 27, graal virtuose des violonistes) et retrouve des partenaires de musique de chambre – tels l’altiste Lyda Chen Argerich, la pianiste Claire Désert, le violoncelliste Manfred Stilz – dans des pages d’Enesco, Dohnanyi, Brahms ou Ligeti. Un autre archet « multicolore », celui de Gilles Apap, revisitera Vivaldi et d’autres dans un programme intitulé « Quatre saisons et demie » (le 30 mars) servi par un instrumentarium étonnant (violon, accordéon, contrebasse, cymbalum). Enfin, le festival s’achèvera le 31 mars avec la remise du Prix Ivry Gitlis, en présence du virtuose humaniste qui lui donne son nom : un concert-surprise, comme il se doit.
Jean-Guillaume Lebrun
A propos de l'événement
Le Printemps du violon, festival proposé par Anton Martynov et Michaël Guttmandu jeudi 21 mars 2019 au dimanche 31 mars 2019
Centre russe
1 quai Branly, 75007 Paris (et autres lieux du 7e arrondissement).
Tél. : 01 43 54 40 42.