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Anne-Marie Lazarini met en scène douze textes de Duras écrits pour les journaux, saisissantes histoires éclairant la marge, les petites gens. Dans une pleine attention à la vie matérielle.
Vous qui êtes une grande lectrice, quelle place accordez-vous à Marguerite Duras dans votre rapport à la lecture ?
Anne-Marie Lazarini : Je relis régulièrement Duras. Je me souviens lui avoir écrit car je voulais monter Le ravissement de Lol V. Stein, je me souviens aussi de son compagnon Yann Andréa qui est venu faire une lecture dans notre théâtre. Le personnage et l’écrivain fascinent. C’est une femme qui échappe, difficile à saisir. La passionnante biographie que Laure Adler lui a consacrée éclaire sa complexité, parfois ses contradictions. Parmi mes lectures, iI y a comme une présence de Duras qui s’accroche, qui a toujours été un peu là…
« J’aime l’humanité qui apparaît dans ces textes. »
Quels textes avez-vous choisi de mettre en scène ?
A.-M. L. : Comme on le sait, Duras a réalisé des films, écrit des scénarios, des romans, des pièces de théâtre, et des articles de journaux, rédigés entre la fin des années 50 et les années 80 pour France Observateur, Libération, etc. D’une formidable acuité, ce sont certains de ces articles que j’ai choisis, extraits des recueils Outside (1981), La Vie matérielle (1987) et Le Monde extérieur (1993), qui donne son titre à la pièce. Tous pourraient correspondre à ce magnifique roman de Pierre Michon, Vies minuscules. Duras éclaire la marge, les petites gens, au fil d’une écriture très aiguisée, tendre, et même parfois drôle. Parmi eux il y a cette femme de 71 ans qui vole pour vivre. Cette autre qui ne sait ni lire ni écrire. Cet homme qui se promène nu Place de la Bastille. C’est très émouvant. Elle sait les regarder, les comprendre, leur parler, et elle sait les écrire, dans une précision exacerbée qui va au cœur. J’aime l’humanité qui apparaît dans ces textes, qui résistent au temps. Ce qui me touche aussi, c’est que le regard de Duras sur le monde est enraciné dans sa douleur, son sentiment d’être exclue, sa compassion pour la misère. Son rapport aux autres, son attention à la vie matérielle se rattachent à l’enfance, à l’Indochine, au lien passionnel et douloureux à sa mère. Une mère qui se bat contre le Pacifique, qui va pleurer dans les coins.
Qui est l’interprète de ces drames du quotidien ?
A.-M. L. : Michel Ouimet est un complice de longue date, qui a participé à nombre de mes créations, dont récemment Charlotte de David Foenkinos. Les textes de Duras constituent une remarquable matière pour un acteur. Ils s’imposent d’eux-mêmes, sans nécessité de débat. Michel Ouimet part à la découverte de l’univers de Duras, à la découverte de textes qu’il s’approprie pour les comprendre, les lire et les dire. C’est un cheminement dans l’espace, où figure le fantôme de Duras – une table avec de quoi manger, une soupière, des poireaux, du riz…
Propos recueillis par Agnès Santi
mardi à 20h, mercredi à 17h, jeudi à 20h45, vendredi à 19h, samedi à 15h, dimanche à 17h. Relâche le 18 novembre. Tél. 01 43 56 38 32.
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