Jazz in Marciac, un bouillonnant foisonnement au cœur du Gers, avec Wynton Marsalis, Brad Mehldau, Pat Metheny, Abdullah Ibrahim…
Sous la bannière du jazz, le festival [...]
Placée sous le signe des Itinérances, la dix-huitième édition du festival pluridisciplinaire des cultures juives fait une belle place à la musique. Morceaux choisis.
Une quarantaine d’événements, entre expositions et projections, théâtre et rencontres, ce festival raisonne dans sa multiplicité, telle que suggérée dans son intitulé même. Des cultures juives donc, histoire de s’appuyer sur une diversité de traditions à l’œuvre dans la diaspora, ces « multiples métissages qui ont irrigué notre histoire au fil des croisements, migrations et exils ». Et pour les accueillir, là encore, la variété des lieux (le Théâtre de la Ville comme les Archives nationales, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme, ou encore l’Institut polonais) est de mise, en adéquation avec la thématique de cette édition : les itinérances. Pas de doute, le pluriel prend tout son sens, démontrant l’éclectisme des cultures juives, sources d’échanges interculturels. Des Balkans à la Chine, de l’Inde à l’Afrique sub-saharienne, leurs nombreuses facettes seront ainsi illustrées, par une programmation qui remet en perspective la tradition au prisme de l’actualité.
Klezmer comme tango, chant yiddish comme jazz nomade
Dans ce vaste panorama, la musique tient un rôle de premier plan, parfaite illustration de ce qu’est l’art en perpétuel mouvement, à commencer par l’Orchestre arabo-andalou de Fès, accompagné du cantor Emile Zrihan, surnommé « le rossignol marocain », qui sera chargé de la soirée inaugurale, le 15 juin à la Salle Gaveau. Au programme : un voyage initiatique au sein des répertoires arabo-andalous et judéo-arabes. Trois jours plus tard, ce sera dans le cadre du jazz club Sunset-Sunside, que se produira Nomad, quartette venu du Luxembourg, qui investit le champ de différentes traditions (klezmer comme tango) pour réinventer un folklore imaginatif, à l’aide du jazz pour communi(qu)er entre elles. Elle aussi formée aux jazz et classique, Noëmi Waysfeld renouvelle l’approche du chant yiddish, qu’elle exonère de tout cliché suranné (à découvrir le 19). Dans le registre post-moderne, les Polonais de NeoKlez puisent aux sources du klezmer pour faire jaillir une bande-son irriguée d’idiomes contemporains, dont la drum’n’bass et le rock. Ça devrait remuer dans le prestigieux cadre de la synagogue Copernic, le 22 juin. Ambiance bigarrée encore avec Kadinela, duo grec qui épice de blues et de funk les folklores sépharade et égéen (le 27 juin aux Trois Baudets). Cordes toujours plus subtiles avec le contrebassiste Gilad Ephrat (le 28 juin au Café de la Danse) qui réunit violon, violoncelle, oud et mandoline pour placer de belles suspensions entre jazz et tradition. Et pour clore cette édition, le 29 juin à la Maison de l’Amérique Latine, le festival choisit Kalistrio. Soit le bandonéoniste argentin Victor Hugo Villena, le fort en thèmes klezmer et judéo-espagnols Rémy Yulzari à la contrebasse, et le guitariste lusophone Yannick Lopes, pour de belles dérives, entre l’Amérique du Sud et la Méditerranée, emblématiques de ces douces itinérance musicales.
Jacques Denis
www.festivaldesculturesjuives.org
Sous la bannière du jazz, le festival [...]