Médina Mérika
Librement inspiré par le roman d’Orhan Pamuk, [...]
La pièce de Marine Mane creuse un univers personnel qui mêle partition textuelle et écriture physique, plastique et sonore des corps.
Issue de la Sorbonne et de la Comédie de Reims, Marine Mane a toujours associé à son travail théâtral une dimension sociétale, en pointant ce que les corps peuvent subir dans un environnement donné. Que ce soit à travers des histoires de familles en contexte de guerre, de corps meurtris par les blessures, ou malmenés par la violence scolaire, son théâtre est celui des relations humaines éprouvées. Sur scène, elle croise les écritures, les configurations et les dispositifs, mêlant les disciplines pour œuvrer au plus proche de la mécanique des êtres. La tête des porcs contre l’enclos, programmé dans le cadre de la présence de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à la Caserne des Pompiers, prend sa source dans une mise à nu plus personnelle, puisqu’elle s’appuie, pour la première fois, sur son propre texte, relatant l’histoire d’une jeune femme victime de violences familiales.
Impact dans les corps
Avec un circassien, un musicien et un plasticien, elle porte au plateau la trace d’élans sonores, visuels, corporels et émotionnels pour incarner cette histoire. Lucien Reynes, formidable acrobate et danseur (vu chez Yoann Bourgeois et tout dernièrement avec Sylvain Bouillet et Mathieu Dessseigne), Marine Mane et Vincent Fortemps sont les trois figures qui recomposent l’identité fragmentée du personnage principal, égaré entre amour du père et violence des coups. Les corps sont autant les réceptacles des impacts, que les points d’ancrage pour mettre la douleur à distance. Un territoire intime qui se recompose à travers le collectif pluridisciplinaire, cherchant ce que le langage est impuissant à raconter.
Nathalie Yokel
à 20h30, relâches les 14 et 21. Tél. : 04 90 84 11 52.
Librement inspiré par le roman d’Orhan Pamuk, [...]