La Mort de Danton
MC93 / de Georg Büchner / mes François Orsoni
Publié le 26 septembre 2016 - N° 247François Orsoni met en scène La Mort de Danton en confiant à Jean-Louis Coulloc’h et Mathieu Genet les rôles de Danton et Robespierre, autour d’une table d’autopsie de la Révolution.
Comparant le texte de Büchner à une dissection précise de cet organisme palpitant que fut la Révolution Française, François Orsoni installe ses membres autour d’une table, à la fois plateau et loge de théâtre, en référence à l’image symbolique inventée par Michelet : « le grand rêve de Danton, c’était une table immense où la France réconciliée se serait assise pour rompre, sans distinction de classe ni de parti, le pain de la fraternité. » On est en 1793, et à cette table révolutionnaire, les appétits sont aiguisés, les bouches avides et les langues acérées. Robespierre s’est débarrassé d’Hébert et des siens, restent Danton et ses amis. Robespierre osera-t-il porter le fer contre son dernier rival ? Danton pense que le scrupule retiendra sa main, mais il se trompe. La guillotine est devenue l’incarnation des discours libérateurs et si les tyrans sont tombés, ils seront bientôt suivis par tous ceux qu’on soupçonne d’espérer les remplacer.
Un théâtre au cœur du politique
François Orsoni a choisi d’installer sa mise en scène dans la salle Pablo-Neruda de la mairie de Bobigny. Ce lieu politique suggère « qu’il y a du théâtre dans la façon dont s’organise politiquement notre vie démocratique », et cet espace de la vie publique actuelle fait puissamment résonner les échos de l’aube de la Terreur. « La révolution sociale a échoué, la situation économique est catastrophique » ; on est « dans un monde de bouleversements dont on ne perçoit guère sur quoi ils vont déboucher », dit François Orsoni qui, sans forcer le trait de la modernisation, rappelle l’évidente cyclicité de toute révolution. Cinq comédiens incarnent les protagonistes de cette course à la mort où « le drame bascule peu à peu dans l’intime, révélant les coulisses du pouvoir (…) et les failles de ces figures mythiques », au premier rang desquelles Danton et Robespierre, incarnés par Jean-Louis Coulloc’h et Mathieu Genet. L’indulgent et le tyran ou l’opportuniste et le pur ? Au théâtre et à l’interprétation d’éclairer l’Histoire !
Catherine Robert
A propos de l'événement
La Mort de Dantondu lundi 10 octobre 2016 au dimanche 23 octobre 2016
MC93 / salle Pablo-Neruda
31 Avenue du Président Salvador Allende, 93000 Bobigny, France
Lundi, mardi 11, jeudi et vendredi à 20h ; samedi à 18h ; dimanche à 16h ; mardi 18 octobre à 15h. Relâche les 12 et 19 octobre. Tél. : 01 41 60 72 72.