La Cerisaie

©L'Aleph revendique un théâtre d'ouverture à la société. Ainsi, après les représentations de La nébuleuse vie de José Miranda, les spectateurs seront invités à partager le dîner, latino-américain, avec la troupe. Une raison supplémentaire de découvrir cette création d'inspiration kafkaïenne et pirandellienne, réalisée en collaboration avec le CDN d'Ivry.

L'Aleph revendique un théâtre d'ouverture à la société. Ainsi, après les représentations de La nébuleuse vie de José Miranda, les spectateurs seront invités à partager le dîner, latino-américain, avec la troupe. Une raison supplémentaire de découvrir cette création d'inspiration kafkaïenne et pirandellienne, réalisée en collaboration avec le CDN d'Ivry.

Publié le 10 mai 2007

Allégorie du temps qui passe sur fond de crise des valeurs : Martin-Barbaz
met en scène les cascades de rire et les torrents de larmes de La Cerisaie,
chef-d’?uvre du maître russe.

Truisme que de rappeler que Tchekhov enrageait quand Olga Knipper lui
racontait les pleurs qui coulaient lors des répétitions de ses pièces et qu’il
écrivait à Stanislavski pour lui redire qu’il écrivait des comédies !
L’équilibre entre le drame et le rire de la décence et de la farce est si
subtilement tenu dans La Cerisaie qu’on dirait que s’y joue la vie même :
« nous avons tous une cerisaie dans la tête et ses racines nous broient le
c’ur », dit Jean-Louis Martin-Barbaz qui met son talent à l’épreuve des
aventures de Lioubov, contrainte de vendre le domaine et de voir abattus les
arbres qu’elle aime tant. Comme si être et avoir demeuraient inconciliables, la
blancheur inutile des bouquets envoûtants sera sacrifiée sur l’autel de la
rentabilité, et les valeurs défuntes d’un monde qui n?a plus les moyens de sa
légèreté s’écroulent et se corrompent. « C’est peut-être une constante de
l’Histoire, dit Martin-Barbaz, l’Ancien Régime n?en finit jamais de
mourir. »

Catherine Robert

La Cerisaie, d’Anton Tchekhov ; mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz.
Du 12 au 27 mai 2007. Du mardi au samedi à 20h30 ; le dimanche à 16h ; relâche
le lundi et du 17 au 21 mai. Théâtre de l’Ouest Parisien, 1, place
Bernard-Palissy, 92100 Boulogne-Billancourt. Réservations au 01 46 03 60 44.
Reprise au Festival d’Anjou du 13 juin au 8 juillet 2007.