Je vous écris dans le noir, une étonnante et bouleversante confidence façonnée par Sylvie Van Cleven
Sylvie Van Cleven délivre une étonnante et [...]
Bernardo Montet, Balkis Moutashar, Anne Nguyen et Yves Mwamba unissent leurs talents sur le plateau de La Parenthèse pour un programme danse # 2 enthousiasmant et éclectique.
D’abord la silhouette d’un homme dansant, de la taille d’une vignette, s’incruste discrètement sur le mur de La Parenthèse. À l’opposé un autre entre, s’assied. Il est vêtu d’un manteau mordoré, de pantalons de smoking, de chaussures lacées rouges à talon. « Le gars se tient. (J’ai envie de l’attraper, je ne sais comment faire.) » Sur la prose de Mathieu Riboulet puis les vers de Paul Verlaine mis en musique – Le piano que baise une main frêle –, il passe par tous les états de corps et d’âme avec la même urgence. Rock star rimbaldienne, sa présence magnétique fascine. En lui offrant de reprendre son solo, Bernard Montet a fait à Guillaume Drouadaine – membre de la troupe Catalyse qui réunit des acteurs handicapés physiques et mentaux –, avec Vignette(s) Soleil du nom, un cadeau à sa belle mesure.
Une danse politique
Puis vient le tour des extraits d’Attitudes habillées – Le Quatuor de Balkis Moutashar. Quatre interprètes – trois femmes, un homme – têtes et épaules basses passent sur la pointe des pieds, face au public, de jardin à cour et de cour à jardin. On jurerait que leurs simples robes blanches défilent sur des cintres. Interrompant leurs gestes précis d’automates pour s’affubler l’un l’autre qui d’un faux-cul, qui d’un corset, qui d’une fraise de dentelle, ils ne font qu’entraver et dérégler un peu plus leurs mouvements de pantins. Quand l’une, altière et vaniteuse, surgit vêtue de manches gigot, d’une coiffe monumentale et qu’elle s’aventure à enfiler d’improbables chaussures à plateau, elle semble faire payer par sa cruauté envers les trois autres la fragilité et la maladresse que lui impose son attirail. Qui a dit que le vêtement n’était pas politique ? Politique, Hip-Hop Nakupenda (version courte) qu’Anne Nguyen et Yves Mwamba ont réglé pour le second l’est tout autant. Il y raconte son histoire qui se lie à celles du hip-hop et du Congo, son pays natal. De Mobutu aux enfants soldats, de la propagande des rumbas congolaises au locking ou au popping, de Mickael Jackson à Kery James, il nous dit sa nécessité de danser et nous donne une leçon de résilience, de hip-hop et d’histoire africaine avec un entrain communicatif.
Delphine Baffour
à 10h. Tél. 04 90 87 46 81. Durée : 1h35.
Sylvie Van Cleven délivre une étonnante et [...]