Matthias Goerne
Trois soirées pour les trois grands cycles de [...]
Kurt Masur
Le directeur musical de l’Orchestre National de France achève sa saison
parisienne avec deux concerts marquants au Théâtre des Champs-Élysées.
Avant l’événement total que constituera le Pelléas et Mélisande dirigé
par Bernard Haitink (en juin au Théâtre des Champs-Élysées) et deux War
Requiem de Britten attendus au Festival de Saint-Denis (les 4 et 5 juillet),
l’Orchestre National de France tire les derniers feux de sa saison. Kurt Masur
livre sa vision pleine de force et de sens de deux monuments testamentaires du
répertoire romantique germanique, deux symphonies « n°9 », chiffre fatidique,
indépassable, hanté par le spectre du géant Beethoven : celle de Mahler,
composée en 1911, à la toute fin de sa vie, puis celle de Schubert, composée en
1825. Deux ?uvres majeures et « de la fin », jamais entendues par leurs auteurs’
et dont personne n?a mieux parlé que d’autres compositeurs admiratifs. « Le
premier mouvement est ce que Mahler a fait de plus extraordinaire, écrit
Alban Berg. J’y vois l’expression d’un amour exceptionnel pour cette terre,
le désir d’y vivre en paix, d’y jouir pleinement des ressources de la nature,
avant d’être surpris par la mort ». De son côté, Schumann affirme en 1840,
un an après la création de l’?uvre à Leipzig par Mendelssohn : « Je le
déclare tout de suite et tout net : qui ne connaît pas cette symphonie ne
connaît encore que peu de chose de Schubert, et certes, après ce que Schubert a
déjà donné à l’art, ceci peut sans doute passer pour un éloge à peine croyable ».
En concert, le 10, Kurt Masur rapproche la « Grande » Symphonie de l’ouverture
de Rosamonde, de Schubert toujours, et du Concerto pour violoncelle
n°1 de Chostakovitch, avec Yo Yo Ma en soliste.
J. Lukas
Les 3 et 10 mai à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50.
Places : 8 à 65 ?.
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