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Après le succès de sa première création, An Irish Story, Kelly Rivière revient avec un nouveau seule en scène où elle interprète son double fictif, Kelly Ruisseau. Mêlant musique et théâtre, la comédienne retrace son parcours d’artiste, du rêve à la réalité.
Les applaudissements retentissent. Une danseuse en tutu blanc, pointes aux pieds vient saluer. Cela ressemble de loin à une fin, mais ce n’est que le début d’un rêve éveillé. Celui de Kelly Ruisseau, comédienne de quarante ans et alter-ego fictif de Kelly Rivière, créatrice et interprète de ce seule en scène épatant. La machine à remonter le temps est lancée. Kelly Ruisseau nous embarque sur les rapides de sa mémoire, un périple semé d’embûches, entre « Cluedo » de Comité d’Entreprise, casting foiré et rêve de danseuse étoile envolé. Sans jamais faire naufrage, elle se raccroche aux bouées de sauvetage lancées par la vie : Liam, son fils, Mamie Nana, sa grand-mère paternelle, Max, son ami et comparse de théâtre. Un tourbillon de personnages, tous plus drôles et attendrissants les uns que les autres, jaillit sous nos yeux, incarnés ou réincarnés pour certains, par le corps et la voix de Kelly Rivière. Elle se métamorphose, change d’aspect et d’accents, tour à tour mère irlandaise cinglante ou mamie montpelliéraine déboussolée. L’artiste déploie un jeu savoureux, s’amusant des codes implicites du théâtre avec talent. Un hommage à l’art dramatique qui se double d’un hommage à ses proches disparus (Max, son ami comédien et Mamie Nana). N’est-ce pas une des missions du théâtre que de dialoguer avec nos morts ?
Une mise en scène aussi drôle que poétique
Dans l’œil de l’ouragan, se lovent la beauté et la douceur d’une éclaircie. Dans cette mise en scène, se logent la musique et la poésie. Ainsi, la superbe composition scénographique d’Estelle Gautier s’ajoute à la douce mise en lumière de Laurent Schneegans, offrant au spectateur un espace noué de souvenirs. Un macramé noir et doré tisse le fond de scène tandis qu’un piano recouvert de photos et de partitions trône à jardin. Avec celui-ci, Kelly Rivière nous emporte dans les mélodies de Jacques Debronckart : « Je suis comédien, je dors le matin… », ou dans ses rêves de Broadway de jeune comédienne. Des plumes aériennes tapissent le plateau. La métaphore de l’oiseau se file quand la comédienne s’affranchit des ramages et des plumages du milieu théâtral. Elle ne devient pas le cygne de Tchaïkovski, comme l’aurait peut-être voulu la Kelly de treize ans, mais la libre Pie Voleuse de Rossini. Piquant, tournoyant et virevoltant, Kelly Ruisseau s’envole avec panache vers le firmament.
Amandine Cabon
du lundi au vendredi à 19h et le samedi à 16h30. Tél. : 01 83 75 55 70. Durée : 1h15.
En tournée : le 13 mars au Théâtre de la Tête noire de Saran. Le 10 avril au Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas. Les 17 et 18 avril au Théâtre le Pilier de Belfort.
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