Alban Richard
Lointain ou l’impossible emboîtement Pour [...]
Prix de la critique en Espagne, le spectacle s’attache à l’histoire du flamenco à travers une ville et ses artistes.
Blanche, noire, rouge : la sobriété vestimentaire de Mercedes Ruiz est savamment dosée face à tout ce qui retient finalement notre attention, à savoir son charisme et sa façon d’habiter ses gestes. Contrairement à Dibujo en el aire, forme solo qui a véritablement révélé Mercedes en tant que chorégraphe, elle fait appel ici à une équipe de six musiciens et de deux danseurs. Bien entourée, elle approfondit là sa démarche de danseuse flamenco profondément liée au Cante, mais ne parvient pas à développer une réelle écriture autour du trio, les hommes restant dans leur danse à la limite du faire-valoir. Sans doute nous signifie-t-elle que l’essentiel du spectacle n’est pas là, et que celui-ci est lié avant tout à sa démarche personnelle autour de sa ville natale, Jerez.
Des solos en pointillés
Jerez n’a pas seulement vu naître Mercedes Ruiz, mais aussi Lola Flores, chanteuse, danseuse, actrice dont la vie mouvementée n’a eu d’égal que son talent. C’est en hommage à cette femme, mais aussi à d’autres artistes tels qu’Antonio Chacon ou Manuel Torre que la chorégraphe danse avec autant d’énergie et de volonté, comme pour personnifier un combat pour la vie. « Juncà » signifie « ce qui provient de Jerez », « ce qui est authentique à Jerez ». Seguiriya, buleria et solea sont le reflet direct de danses issues de sa ville, de sa culture, de son histoire, et qui jalonnent le spectacle.
Nathalie Yokel
Juncà de Mercedes Ruiz, du 19 au 21 octobre à 20h45, le dimanche à 17h, au Gémeaux, scène nationale de Sceaux, 49 avenue Georges Clemenceau, 92330 Sceaux. Tel : 01 46 61 36 67.
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