La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2017 - Entretien / Grégoire Aubin et Marceau Deschamps-Segura

Juliette, le commencement

Juliette, le commencement - Critique sortie Avignon / 2017 Avignon Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Saint-Joseph
Crédit : Frédérick Pickering Légende : Grégoire Aubin et Marceau Deschamps-Segura.

Gymnase du lycée Saint-Joseph / de Grégoire Aubin / mes Marceau Deschamps-Segura et Grégoire Aubin

Publié le 25 juin 2017 - N° 256

Élève de 3ème année du CNSAD, Marceau Deschamps-Segura imagine avec Grégoire Aubin une pièce chorale inspirée du théâtre de Shakespeare. Fresque pour 17 comédiens en fin de formation, Juliette, le commencement témoigne d’une conscience politique et sociale aiguë. Tout en légèreté.

Marceau Deschamps-Segura, vous menez une recherche sur l’articulation entre savant et populaire dans le théâtre shakespearien. En quoi a-t-elle inspiré votre projet avec Grégoire Aubin ?

Marceau Deschamps-Segura : Formé à l’Acting Studio dont il se réapproprie les outils pour mettre en avant le pouvoir créateur de l’acteur et de l’actrice, Grégoire Aubin a déjà collaboré à plusieurs reprises avec moi. Je voulais rapprocher le théâtre de Shakespeare de nos problématiques contemporaines, et il m’a semblé évident de faire appel à lui pour l’écriture de ce projet né dans le cadre d’un atelier d’élèves du CNSAD. Comme l’auteur élisabéthain, Grégoire Aubin s’est largement inspiré des interprètes pour l’écriture, tout en développant une réflexion approfondie sur notre société.

La question de la diversité est par exemple centrale dans votre travail.

M D-S : Le mot « diversité » nous paraît problématique : il maintient la blanchité comme référence et repousse tout ce qui est considéré autre à la périphérie. La pièce dénonce plutôt le racisme systémique. Nous avons voulu dans la mesure de nos moyens favoriser une prise de conscience collective sur le sujet.

« Je voulais rapprocher le théâtre de Shakespeare de nos problématiques contemporaines. » Marceau Deschamps-Segura

« Notre pièce se veut une critique générale des oppressions. » Grégoire Aubin

Grégoire Aubin : Au-delà de cette question, notre pièce se veut une critique générale des oppressions. La question féministe est aussi très importante dans ce projet. D’où le caractère central du personnage de Juliette, prolétaire qui se construit progressivement une lecture politique du monde.

Votre pièce compte pas moins de 17 personnages tirés de différentes pièces de Shakespeare. Quel principe d’écriture régit leur rencontre ?

G. A : J’ai écrit cette pièce de manière à offrir des rôles d’une égale importance à chaque interprète. Plusieurs fils narratifs se déploient en parallèle, à partir de trois axes principaux : l’éclatement de la Couronne après la mort du roi, la quête de Jeanne d’Arc et l’insurrection de Juliette et Othello portée par le peuple. Né en grande partie d’une écriture de plateau, le texte est pour les comédiens et comédiennes un canevas très détaillé qu’ils sont invités à s’approprier. Répartis entre 28 élèves du CNSAD, les 17 rôles de la pièce sont chaque soir distribués de manière différente. Ce qui favorise la légèreté et la joie que l’on recherche dans notre théâtre autant que la pensée.

 

 

Propos recueillis par Anaïs Heluin

A propos de l'événement

Juliette, le commencement
du dimanche 23 juillet 2017 au mardi 25 juillet 2017
Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Saint-Joseph
62 Rue des Lices, 84000 Avignon, France

Tel : 04 90 14 14 14. Les 23 et 24 juillet à 17h, le 25 à 14h et 18h. Durée estimée : 2h.

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