Joachim Kühn solo + Gary Brunton «Night Bus»

C’est à Joachim Kühn que revient l’honneur d’ouvrir le bal, en solitaire. A bientôt quatre-vingts ans, le pianiste n’est plus à présenter : de Leipzig, sa ville natale, à Paris, la cité qu’il foula dès les années 1960, de Jean-Sébastien Bach, une référence qu’il a souvent eue à citer et relire, à Ornette Coleman, l’esthète saxophoniste avec lequel il a beaucoup échangé, sa carrière témoigne d’une créativité plurielle. Improvisation comme composition, Joachim Kühn embrasse toutes les dimensions d’un jazz en mode ouvert sur toutes expérimentations. C’est particulièrement le cas en solo, un art dont il a posé les premiers jalons voici un demi-siècle sur disque. Le contrebassiste anglais Gary Brunton le précédera, en trio avec le pianiste Bojan Z et le batteur Simon Goubert, autour du répertoire de Night Bus, un album paru voici trois ans dont le titre renvoie à leurs vertes années, quand chacun rentrait dans son chez soi après avoir joué dans les clubs de la nuit parisienne.

Jacques Denis