L’Homme sans souci de Marivaux, mis en scène par Didier Brice
Didier Brice adapte librement, met en scène [...]
À partir d’interviews d’actrices récoltés dans la presse féminine, Sophie Rockwell et Alain Klinger imaginent avec et pour la comédienne Chloé Mons un poème musical. Une partition incantatoire qui questionne la figure de l’Actrice.
Chloé Mons n’est pas seulement la « veuve de ». Si elle dit volontiers avoir partagé sa vie avec Alain Bashung et avoir enregistré avec lui Le Cantique des cantiques (2002), la chanteuse et comédienne a toujours multiplié les expériences. Elle s’est aventurée dans des registres divers. Elle poursuit ainsi son parcours avec les auteurs, compositeurs et interprètes Sophie Rockwell et Alain Klinger, débuté en 2016 à travers la pièce Je n’ai rien contre le réveillon. Elle incarne cette fois la quintessence de la star hollywoodienne. Une Marilyn ratée, dévorée par son désir de célébrité. Grâce à une poésie déstructurée, à la fois surréaliste et quotidienne, elle questionne autant le poids des mots que celui des apparences. Je ne suis pas narcissique ne se laisse pas définir aisément. Hommage à celles qui font rêver, il est aussi une critique du star system. Une sorte de pamphlet.
Tragédie des apparences
« Assemblage émancipé de tout discours logique, à la frontière du sens, comme une tentative d’épuisement à la Pérec », ce seul en scène est pareil à une chanson. Avec son refrain, ses leitmotivs, il dit la tragédie, le vide qui se cache derrière les stars dont les images remplissent les magazines féminins, source principale d’inspiration pour les auteurs du texte. Dépendante à l’extrême du regard des autres, le personnage de Chloé Mons « nous tend sa perche à selfie ». Il interroge ainsi notre place de spectateur. Notre regard dont le spectacle a besoin pour exister, de même que la star qui n’est rien sans ses groupies. Sans les photos et les éloges de ses fans, qui ne font pas que confirmer son existence, mais qui la recréent en permanence. Dans Je ne suis pas narcissique, le drame vient de cette mutation incessante. De cette inconstance qui éclate les codes du théâtre comme ceux de la chanson.
Anaïs Heluin
à 13h, relâche le mardi. Tel : 04 90 16 94 31.
Didier Brice adapte librement, met en scène [...]