Isabella Rossellini et le fantôme de Darwin

En écho à son exposition Les Origines du monde, mêlant arts et sciences, le musée d’Orsay offre une carte blanche à trois artistes contemporains : Philippe Quesne, Emmanuel Demarcy-Mota et Isabella Rossellini. Nul étonnement si cette dernière a choisi de se confronter à la figure de Darwin. Passionnée par l’éthologie, l’actrice a déjà connu le succès avec Green Porno, ses mini-documentaires sur la sexualité des animaux, puis avec ses spectacles théâtraux comme le désopilant Bestiaire d’amour. Au musée d’Orsay, elle se lance dans deux créations sous forme de conférences performées : Le Sourire de Darwin et La Migraine de Darwin.

La théorie de l’évolution et la sélection sexuelle

Avec son complice Paul Magid, elle allie pédagogie et drôlerie, vidéos, animations, marionnettes et performances pour illustrer la célèbre théorie de l’évolution. Si dans la première conférence, elle retrace l’intuition de Darwin dans son ouvrage L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux, elle explore dans la deuxième un point qui aurait pu mettre à mal sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle : la sélection sexuelle, à savoir la lutte pour l’existence en utilisant le pouvoir de séduction afin de s’accoupler. Isabelle Rossellini imagine le choc que dut ressentir le scientifique en découvrant ce type de sélection, mais encore le pouvoir des femelles dans le choix de leurs partenaires…

Isabelle Stibbe