Voix intérieures (manifeste) d’Yves Mwamba
Avec Voix intérieures (manifeste), Yves [...]
Associée à Chaillot depuis 2015, la danseuse de Flamenco revient cette année comme à la maison, dans une soirée où elle renoue avec la relation fondamentale danse-musique propre à son art.
On l’avait laissée, sur la scène de Chaillot, dans un espace intime qui surexposait sa relation à sa mère et à son propre devenir-mère. Grito Pelao faisait office d’OVNI dans le paysage chorégraphique du flamenco, montrant une Rocio Molina au corps arrondi par sa grossesse, dans une danse encore plus profondément terrienne. Dans une avalanche de symboles, de mots, d’images, elle brisait tous les tabous. Rocio Molina est une femme qui ose, c’est sa marque de fabrique. Que ce soit gainée de cuir ou en nuisette, elle fait voler en éclats depuis plus de dix ans tous les attendus du flamenco. C’est dire si son retour est scruté, après l’événement personnel que constituait sa maternité. Si elle n’a pas perdu sa fougue, elle l’investit ici dans une forme de retour à des notions caractéristiques de sa pratique de danseuse flamenca. C’est l’objet de sa nouvelle recherche qui prend la forme d’une trilogie, La Trilogía Sobre la Guitarra (Trilogie sur la guitare), dont les deux premières parties sont offertes au public.
La guitare en fil rouge
La guitare, avec la percussion et le chant, est une partie intégrante de l’identité du flamenco. Doit-on considérer ce travail comme un retour aux sources ? Plutôt la tentative de renouer avec la pureté d’un acte créatif originel autour de l’expressivité de l’instrument. A cela s’ajoute son sens de la scène, du costume qui transforme son corps à la scénographie qui offre un rapport au sol et au corps mouvant, reflète des images et percute notre regard. Sa trilogie débute par Inicio (Uno), qui la met en scène avec un unique guitariste, comme pour aller au plus simple de la relation. Rafael Riqueni évolue dans la délicatesse de ses cordes, cherchant la plénitude d’une relation en un dialogue tout en équilibres. Pour Al Fondo Riela (Lo Otro del Uno), l’ambiance est plus sombre, mais l’exclusivité de l’échange se transforme à travers la présence de deux musiciens, qui force à un nouveau type de coexistence : Eduardo Trassierra et Yerai Cortés jouent eux-mêmes de leur différences et complémentarité pour mettre au jour les possibles polyphonies offertes par l’instrument.
Nathalie Yokel
à 19h30, relâches les 21 et 22.
Tél : 01 53 65 30 00. www.theatre-chaillot.fr
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