La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

Il y aura la jeunesse d’aimer

Il y aura la jeunesse d’aimer - Critique sortie Théâtre Paris THEATRE DU LUCERNAIRE
Le metteur en scène et comédien Didier Bezace. Crédit : Nathalie Hervieux

Louis Aragon et Elsa Triolet / mes Didier Bezace

Publié le 28 septembre 2018 - N° 269

Ariane Ascaride et Didier Bezace reprennent leur lecture-spectacle conçue à partir de textes sur l’amour de Louis Aragon et Elsa Triolet.

En 2013, vous avez quitté la direction du Théâtre de La Commune en interprétant La Dernière Neige, un monologue donnant corps aux mots d’Hubert Mingarelli. Aujourd’hui, vous dites des textes de Louis Aragon et Elsa Triolet en compagnie d’Ariane Ascaride. Quel lien entretenez-vous avec la matière littéraire et poétique ?

Didier Bezace : Un lien qui n’est pas forcément assidu… Ces spectacles sont, comme souvent, le fruit de rencontres. Pour parler d’Il y aura la jeunesse d’aimer, je dois dire que ne suis pas un spécialiste de la poésie d’Aragon, pas plus que de l’œuvre d’Elsa Triolet. L’idée de cette lecture-spectacle autour de textes traitant du couple et des relations amoureuses m’a été suggérée par Bernard Vasseur, le directeur de la Maison Elsa Triolet – Aragon de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Bernard Vasseur m’a transmis une quarantaine de textes à lire et je suis immédiatement tombé sous le charme. Nous avons ensuite réalisé un montage que nous avons créé, avec Ariane Ascaride, à l’Embarcadère d’Aubervilliers en 2015, puis repris au Festival Les Nuits de Fourvière en 2016. Aujourd’hui, nous voilà au Lucernaire avec une version qui a un peu évolué, notamment en donnant à entendre davantage de textes d’Elsa Triolet.

De quelles œuvres se compose Il y aura la jeunesse d’aimer ?

D.B. : De textes très connus comme de textes confidentiels, poétiques ou en prose. Aragon est un auteur très surprenant : il a une force de convocation des publics incroyable. Cette lecture-spectacle se compose de textes tirés d’Aurélien, d’un extrait de La Mise à mort, de poèmes incontournables comme Le Con d’Irène, d’une lettre écrite par Elsa Triolet pour dire à Aragon qu’il est un homme impossible et qu’on ne peut pas vivre avec lui ! Tous ces textes tissent un fil qui parcourt le champ des relations amoureuses. Pas uniquement les relations du couple que formaient Aragon et Elsa Triolet, mais toutes les relations amoureuses qui traversent leurs œuvres respectives.

« Tous ces textes tissent un fil qui parcourt le champ des relations amoureuses. »

Que disent-ils d’essentiel, l’un et l’autre, de l’amour et des relations de couple ?

D;B. : Finalement, ils disent à peu près ce que tout le monde dit, mais ils le disent mieux ! Ils nous parlent du coup de foudre, de la jalousie, de la lassitude, de l’impossibilité d’être ensemble comme de l’impossibilité de se quitter… Et aussi de la difficulté de vivre une relation amoureuse durant la période de l’Occupation, ce qui est un aspect particulier de leur histoire. Rien de véritablement extraordinaire, en somme, mais toutes ces choses sont dites magnifiquement. Chacun d’entre nous peut se reconnaître dans ces textes. Mais Aragon et Elsa Triolet nous entraînent plus loin : à travers leur écriture, ils subliment ce que nous pouvons vivre dans nos propres vies.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Il y aura la jeunesse d’aimer
du mercredi 31 octobre 2018 au dimanche 2 décembre 2018
THEATRE DU LUCERNAIRE
53 rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris.

Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 18h. Durée du spectacle : 1h15. Tél. 01 45 44 57 34. www.lucernaire.fr

x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le Théâtre

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le Théâtre