« Vers les métamorphoses » d’Étienne Saglio

Comment résumer ce spectacle ?

Étienne Saglio : Vers les métamorphoses gravite autour d’un personnage qui essaie de se métamorphoser, ou d’oublier ses métamorphoses. C’est un univers symbolique, fait d’images presque psychanalytiques. Il a une base dans ma vie : une rupture amoureuse, et le fait que j’entre dans la quarantaine. Ces deux choses m’ont ramené à la question : « Qui suis-je ? », qui fait écho au fait que j’ai grandi avec un frère jumeau. Cela m’ouvre des questionnements sur la notion d’alter ego.

« Il s’agit d’un univers enfantin qui raconte des tourments d’adulte, avec une profondeur symbolique. »

L’univers esthétique est-il différent de celui des Limbes ?

E.S. : Vers les métamorphoses est moins sombre. J’ai réalisé un travail de scénographie avec Benjamin Gabrié, qui a conçu un décor qui est magique en ce qu’il est capable de se métamorphoser. On pourrait faire un parallèle avec les œuvres de Miyazaki : il s’agit d’un univers enfantin qui raconte des tourments d’adulte, avec une profondeur symbolique.

À quel public Vers les métamorphoses se destine-t-il ?

E.S. : Je fais des spectacles tout public : ils peuvent être vus par les enfants, mais ils ne sont pas conçus uniquement pour eux. Je passe beaucoup de temps à travailler la dramaturgie, même si ce sont des spectacles sans paroles !

Gardez-vous le mélange des marionnettes et de la magie ?

E.S. : Oui, mais il y a une nouvelle dimension : on voit l’équipe technique s’affairer au plateau. Cela nous permet d’embrouiller encore plus les pistes, de montrer le spectacle dans le spectacle. Et j’ai décidé de mixer la présence d’un chien avec celle d’une marionnette de 80 centimètres. Il y a beaucoup d’altérités différentes dans ce spectacle, et la présence de l’animal permet de questionner la présence vivante de la marionnette.

Propos recueillis par Mathieu Dochtermann