Une impressionnante perméabilité entre la danse et l’état du monde
Cette troisième édition de notre hors-série consacré à la danse, dans laquelle s’expriment des danseurs, chorégraphes, sociologues, universitaires et directeurs […]
Cette troisième édition de notre hors-série consacré à la danse, dans laquelle s’expriment des danseurs, chorégraphes, sociologues, universitaires et directeurs de structures, frappe d’abord par l’impressionnante perméabilité que l’on constate entre la danse et l’état de notre société.
Une perméabilité artistique d’abord à travers l’engagement des danseurs et chorégraphes face aux maux du monde, car le corps aujourd’hui s’affirme comme lieu et outil d’énonciation politique par rapport à lui-même et par rapport au monde. Au-delà de la parole et des intentions mêmes. Comme le soulignait Michel Caserta, figure de la danse française, dans nos colonnes en 2009 : « Le corps a une volonté qui s’exprime dans l’instant, et non à travers une histoire. Le corps est d’une force inouïe. »
Une perméabilité économique ensuite, car les difficiles conditions de production et de diffusion des œuvres fragilisent de nombreuses compagnies. La danse contemporaine connaît aujourd’hui un impressionnant foisonnement à la visibilité beaucoup trop réduite. Malgré un public impliqué, le relais dans les scènes nationales et autres théâtres s’avère très insuffisant. Le métier de danseur même en subit les conséquences à travers un accès à l’emploi précarisé.
Bonne nouvelle cependant pour la décentralisation, le label National octroyé par l’Etat aux douze Centres de Développement Chorégraphique a renforcé le dynamisme, l’efficacité et la solidarité du réseau. Une réussite qui souligne l’importance d’une politique publique au long cours, responsable non seulement de l’action culturelle sur le territoire, mais aussi – ne l’oublions pas ! – des conditions de la création artistique.
A lire aussi dans ce hors-série un panorama de l’actualité danse de mars à juillet 2018 sur tout le territoire.
Bonne lecture !