Sheng de Christopher Gibert et son chœur de chambre Dulci Jubilo

Fondé en 2013, le chœur de chambre Dulci Jubilo porte une attention particulière à la création. Après un premier disque, Stabat Mater, dévolu aux compositions de son directeur musical, Christopher Gibert, l’ensemble réalise, avec l’organiste Thomas Ospital, compagnon de route de la formation, une deuxième monographie, également contemporaine, associant pièces vocales et soli d’orgue de Grégoire Rolland. Pour le compositeur, « cet enregistrement témoigne de [s]on évolution artistique depuis [s]es débuts », et résume ses « trois importantes sources d’inspiration : le grégorien, la Nature [et] la culture asiastique ». Il « est construit avec une certaine dramaturgie », depuis les premières œuvres jusqu’aux explorations lumineuses des derniers opus, en passant par une inspiration plus sombre, comme dans Omoï, en hommage aux victimes de Fukushima.

Une alchimie personnelle

Le titre de l’album, Sheng – également celui d’une des pages du programme, pour six voix de femmes a capella, et qui, en chinois, signifie le son, la voix – condense cette alchimie personnelle à la recherche d’une épure réinventant des traditions multiséculaires. L’entrelacs entre pages chorales et numéros d’orgue éclaire le travail de Grégoire Rolland sur la matière sonore « par une mise en regard du rapport au souffle et à la couleur », dans l’incarnation corporelle de la voix comme dans les jeux de l’instrument. Un concert de sortie de disque aura lieu le 10 octobre sur les lieux de l’enregistrement, l’Église Saint-Eustache à Paris.

Gilles Charlassier