Renforcer l’accompagnement des artistes
L’essor des CDCN / Eclairage Ile-de-France
Entretien Anne Sauvage
Publié le 23 février 2018
Anne Sauvage analyse les conséquences bénéfices du nouveau label national et décrypte son action au sein de l’Atelier de Paris – Carolyn Carlson.
Que traduit la nouvelle appellation des CDC, avec le terme « National » qui leur est désormais juxtaposé ?
Anne Sauvage : Le « N » pour « National » est apparu avec le décret du 28 mars 2017, pris en application de l’article 5 de la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Il énumère les douze labels existants dans le domaine du spectacle vivant et des arts plastiques. Les Centres de Développement Chorégraphique Nationaux rejoignent donc officiellement la liste des labels du ministère de la Culture. J’y vois à la fois un signe de reconnaissance, et un nouvel élan pour les CDCN ! Si l’histoire de ce label est encore jeune, c’est un réseau dynamique, qui a rapidement su bien travailler ensemble (une coproduction commune chaque année, sa diffusion au sein du réseau sur 11 dates minimum, la production et la diffusion de ressources pédagogiques), jusqu’à être force de proposition… Ainsi, nous nous sommes réjouis en 2016 de voir aboutir la mesure « Artiste associé » pour les CDC, ainsi que pour les CCN qui le souhaitaient. Avec le relèvement de la mesure « Accueil Studio » la même année, c’est l’ensemble de la production chorégraphique indépendante qui bénéficie de nouveaux soutiens du ministère de la Culture. Au-delà du label, des moyens financiers indispensables, ce sont les missions des CDCN dans toute leur dimension nationale qui s’affirment.
A quoi correspond le choix de construire un nouveau studio à l’Atelier de Paris ?
A.S. : La construction d’un nouveau studio, dont nous avons assumé la maîtrise d’ouvrage, a été actée avec l’obtention du label en juillet 2014 et a été financée par l’Etat, la Région Ile-de-France et la Ville de Paris. Nous avions besoin d’un espace complémentaire pour accueillir le développement de nos actions artistiques, pour inventer des espaces différents de rencontre entre les publics, les artistes et les acteurs de l’éducation artistique et culturelle, et pour que les artistes puissent expérimenter, réinterroger leurs démarches de transmission. Il permettra également de renforcer notre accompagnement à la création, en prolongeant la durée des résidences, et en accueillant de nouvelles équipes. En outre, la construction a libéré le parquet de danse amovible que nous avions posé dans le foyer du théâtre afin de créer un studio « éphémère ». Aujourd’hui, ce plancher est installé à l’Atelier des Artistes en Exil dans le XVIIIème. C’est une autre manière d’envisager le CDCN sur le territoire, et les partenariats qu’il peut nouer .
« Nous sommes investis (…) afin de prolonger la toujours trop brève durée d’exploitation des œuvres. »
Comment le CDCN envisage-t-il globalement sa démarche de diffusion, dans le contexte global du champ chorégraphique d’aujourd’hui ?
A.S. : Nous avons eu, dès la reprise du Théâtre du Chaudron en 2011, la volonté de développer une saison aux côtés du festival JUNE EVENTS qui venait d’être annualisé. Ainsi, la « saison en créations » est pleinement articulée aux résidences et repense le lien entre création et diffusion. Depuis la labellisation, nous proposons des séries de représentations des spectacles créés au CDCN (de 2 à 6 représentations). Nous sommes investis dans la reprise des coproductions du CDCN en partenariat avec d’autres structures franciliennes, afin de prolonger la toujours trop brève durée d’exploitation des œuvres. A l’invitation du Théâtre de la Bastille, 4 pièces soutenues et ayant déjà été présentées par le CDCN seront reprises en avril 2018. C’est une opportunité formidable en termes de visibilité pour les compagnies !
Propos recueillis par Nathalie Yokel
A propos de l'événement
Atelier de Paris – Carolyn Carlsonroute du Champ de manœuvre, 75012 Paris
Tél. : 01 417 417 07.