Formation Prototype V
Initiées par Hervé Robbe, les formations [...]
Béatrice Massin consacre une belle partie de sa démarche de chorégraphe et de directrice de compagnie à un projet ambitieux pour la danse baroque d’aujourd’hui et de demain.
En tant que chorégraphe et directrice de compagnie, vous attachez beaucoup d’importance à la transmission et à la formation. Que mettez-vous derrière ces deux mots ?
Béatrice Massin : La formation implique de prendre le temps d’apporter un savoir spécifique, en donnant des clés, des outils, pour pouvoir utiliser ce nouveau savoir. La transmission a un sens très large, moins structuré, c’est pourquoi je n’aime pas les termes tels que « intervention pédagogique ». Je pense que la transmission peut être quelque chose de presque volatile ! Il y a eu une transmission très forte entre Susan Buirge et moi. J’ai compris de Susan des tas de choses sur l’espace, et aujourd’hui, je sais que sans Susan, je n’aurais pas été la même chorégraphe.
Cela fait plusieurs années qu’existe La Pépinière de Chorégraphes. De quoi s’agit-il ?
B. M. : La Pépinière a cinq ans maintenant, et, justement, elle est un vecteur de transmission, avec pour point de démarrage la formation. Il s’agit d’être attentif, d’aider, d’accompagner des jeunes chorégraphes en devenir, sur des problématiques baroques autant que contemporaines. Nous avons l’énorme chance depuis deux ans d’être en résidence au TPE et de présenter l’aboutissement des coups de cœur de la Pépinière dans le cadre du dispositif des Danses Abritées.
« L’enjeu est d’ouvrir le champ des créations possibles dans le domaine du baroque à d’autres chorégraphes. »
Est-ce relié à la Fabrique des Ecritures Baroques ?
B. M. : La Fabrique des Ecritures Baroques relève d’une pensée plus large, et la Pépinière en fait partie. La Fabrique est une structure de création qui s’attache à continuer à faire vivre la danse baroque demain et après-demain. L’enjeu est d’ouvrir le champ des créations possibles dans le domaine du baroque à d’autres chorégraphes, d’autres artistes, compositeurs, scénographes…
Comment cela se traduit-il ?
B. M. : Par la création, par exemple, le 7 mars au POC d’Alfortville, et le 8 au TPE de Bezons, d’une soirée en deux parties : j’ai confié la première partie à Mickaël Phelippeau pour qu’il crée un solo pour une des interprètes de la compagnie, Lou Cantor. Ils se sont choisis, et cela n’est que le premier d’une série de portraits. Il est essentiel, si on ne veut pas faire mourir la danse baroque, que de jeunes auteurs s’en emparent, et s’en emparent totalement différemment de moi. Pour la deuxième partie, j’écris un quatuor pour des interprètes de Mass B. Nous poursuivons la démarche de la compagnie, en affirmant qu’il est important qu’il reste quelque chose de la danse baroque dans la création d’aujourd’hui, et que cette matière est une matière vivante.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 20h30. Tél. : 01 58 73 29 18.
Théâtre Paul Eluard, 162 avenue Maurice Berteaux, 95870 Bezons. Le 9 mars 2018 à 20h30. Tél. : 01 34 10 20 20.
La Pépinière de Béatrice Massin, dans le cadre des Danses Abritées # 2 : Théâtre Paul Eluard, 162 avenue Maurice Berteaux, 95870 Bezons. Le 7 avril 2018 à 19h. Tél. : 01 34 10 20 20.
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