Nos amours
Avec Nos amours, Julie Nioche se lance dans [...]
Chaque saison au Théâtre de la Ville, c’est un rendez-vous attendu et festif avec une œuvre majeure, celle de Pina Bausch.
Après le sublime tapis d’œillets de Nelken, vu l’an dernier au Théâtre du Châtelet, place à la terre nue, et à un autre champ de bataille : Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört (Sur la montagne, on entendit un hurlement), créé en 1984, est l’une des pièces marquantes de Pina Bausch, ponctuée de somptueux mouvements de groupe et de moments forts centrés sur les personnes. Une pièce extraordinaire, un ballet de relations époustouflant pétri de mille nuances et contradictions, s’exprimant de façon flagrante ou par un détail infime et fulgurant. Le désir et surtout le pouvoir dessinent le jeu des attirances ou des rejets, entre une exquise douceur et, souvent, une insupportable violence. Une violence masculine, étrange écho de ce début d’année où les femmes de Cologne furent attaquées par de répugnants prédateurs. Autre tonalité et autre pièce née d’un voyage au Brésil. Enfiévrée et endiablée, lumineuse et joyeuse, Agua (2001) est imprégnée de la chaleur et des rythmes brésiliens. Baignée par des images en mouvement, c’est une jungle exubérante et un paradis fragile, qui joue aussi avec les clichés.
Agnès Santi
Théâtre de la Ville.
Agua, du 7 au 15 mai. Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört , du 20 au 26 mai. Tél : 01 42 74 22 77.