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Place au cirque ! 2019

Les Hauts Plateaux de Mathurin Bolze

Les Hauts Plateaux de Mathurin Bolze - Critique sortie  Elbeuf Cirque-Théâtre d'Elbeuf
Mathurin Bolze, concepteur des Hauts Plateaux. Crédit : Christophe Raynaud de Lage

conception Mathurin Bolze

Publié le 25 septembre 2019

Sept acrobates se jouent de l’apesanteur tout en explorant la notion de ruine. Ce sont Les hauts Plateaux, la nouvelle création de Mathurin Bolze. Tout un monde d’envolées corporelles et de fulgurances poétiques.

Quels territoires artistiques et thématiques éclairez-vous à travers Les hauts Plateaux ?

Mathurin Bolze : Je suis parti de la notion de ruine, de vestige sur lequel on peut reconstruire. Cette idée me plaît. Elle est en lien avec la façon dont je perçois le monde. En m’inspirant de cette thématique, j’ai imaginé une création qui effectue des sauts dans le temps, qui fait coexister des époques, même si mon style d’écriture se situe, comme toujours, davantage dans l’évocation d’univers, de paysages, que dans une forme de narration précise et documentaire. De manière tout à fait empirique et intuitive, je rejoins les recherches de l’anthropologue américaine Anna Tsing qui, dans son ouvrage intitulé Le Champignon de la fin du monde, parle de la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme.

« Pour moi, la scène est un espace de projection qui vise l’harmonie. »

Ce spectacle est donc comme un champ d’expérimentation de paysages au sein desquels vous auscultez des possibilités de vie…

M.B.: Exactement. Nous explorons les interactions possibles entre une géographie, des espèces, des personnalités… Nous nous appliquons à créer les conditions de l’émergence de la vie de plateau que je cherche à créer. La question de la ruine, très vite, nous amène à envisager ce qui perdure à travers elle. Qu’est-ce qu’il nous reste lorsque le bâti et les fondations s’effondrent ? Il nous reste les émotions et les sensations humaines qui, elles, traversent le temps : l’amour, la solidarité, la peur, le rire, le vertige…

 Est-ce pour vous une façon d’accéder à l’universalité, à la permanence ?

M.B.: Oui. C’est aussi une façon d’être un témoin, un passeur, de vibrer et de restituer cette vibration en essayant de l’amplifier. Pour moi, la scène est un espace de projection qui vise l’harmonie. Ce qui ne veut pas dire que les choses doivent être gaies ou joyeuses, mais qu’elles doivent être à leur place, qu’elles doivent s’embrasser dans une forme d’équilibre. On peut ainsi parvenir à assembler ce qui paraissait disjoint, à coordonner les sources et les influences disparates qui nous constituent. L’imaginaire artistique permet cela : relier des choses plus grandes que soi, leur donner la cohérence d’une lecture subjective et aboutir à une poétique de l’image, de la musicalité des corps, de l’humanité des présences.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Les Hauts Plateaux de Mathurin Bolze
du jeudi 7 novembre 2019 au samedi 9 novembre 2019
Cirque-Théâtre d'Elbeuf
2 rue Augustin-Henry, 76500 Elbeuf

Le 7 novembre à 19h30, le 8 novembre à 20h30, le 9 novembre à 18h. Durée de la représentation : 1h05. Tél. : 02 32 13 10 50. www.cirquetheatre-elbeuf.com

Egalement du 9 au 12 décembre 2019 à la Comédie de Valence, les 15 et 16 janvier 2020 au Manège à Reims, les 28 et 29 janvier à La Passerelle - Scène nationale de Gap et des Alpes du Sud, les 1er et 2 février à l’Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, les 11 et 12 février à Bonlieu - Scène nationale d'Annecy, les 7 et 8 mars au Trident, Scène nationale de Cherbourg-en-Cotentin dans le cadre du Festival SPRING, les 3 et 4 avril à la Scène nationale de Bayonne, du 27 au 29 mai à la Maison de la Danse de Lyon.

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