Le CNAC présente « Brûler d’envies » de Martin Palisse et David Gauchard

À promotion exceptionnelle, mise en scène exceptionnelle. Tel est le principe qui guide la directrice du CNAC – Centre National des Arts du Cirque Peggy Donck, lorsqu’elle doit décider à qui confier la mise en scène du spectacle de fin d’études de la 36^ème promotion de l’école. Alors que les promotions sont d’habitude faites d’une quinzaine d’élèves, celle qui s’apprête cette année à entrer dans la vie professionnelle n’en compte que six : Jaouad Boukhliq, Heather Colahan-Losh, Antonin Cucinotta, Uma Pastor, Marine Robquin et Mano Vos. Dans cette particularité, Peggy Donck a le bon sens de voir l’occasion d’innover dans le geste de mise en scène de leur spectacle. Elle fait appel non pas à un artiste, mais à deux, de disciplines différentes : l’homme de cirque Martin Palisse et l’homme de théâtre David Gauchard, qui travaillent ensemble depuis quelques années à la création d’une dramaturgie singulière pour le cirque. Dans une pièce qu’ils intitulent Brûler d’envies – le « s » en rouge leur tient à cœur –, ils accompagnent leur jeune distribution dans un spectacle qui s’annonce « incandescent, sensible et lumineux ».

Un cirque du futur

Pratiquant l’équilibre, la corde lisse, le mât chinois, l’acro danse et la roue cyr, originaires du Maroc, d’Irlande, de France et de Suisse, les six interprètes de Brûler d’envies mettent leurs différences en commun dans un univers urbain futuriste. Sur une musique électronique de Kwalud, avec qui David Gauchard collabore de longue date, sous une lumière synthétique, ils « pratiquent l’acrobatie comme un défi autant qu’un jeu, une transe », dit Martin Palisse. Ayant déjà travaillé avec la 36^ème promotion, pendant sa 2^ème année dans le cadre des « Écritures croisées » du CNAC ; il en connaît bien les membres. Il a pu en approcher l’« enthousiasme à vouloir tout tester » et mesurer « le risque que cela représente de vouloir tout faire, ou tout avoir ». Le spectacle évoque ce danger, de même que la nécessité pour chacun de « maîtriser ses pulsions et ne pas se consumer ». Pour exprimer ce rapport au monde, les artistes partent de leur pratique, de leur rapport à l’agrès. Et ils courent, sans discontinuer.

Anaïs Heluin