Jérôme Thomas sur tous les fronts

Depuis 2004, Jérôme Thomas partage son temps entre Dijon, ville d’installation de sa compagnie, et de multiples lieux dans toute la France, qui non seulement accueillent ses spectacles, mais aussi ses périodes de création (le Cirque Jules Verne à Amiens, le pôle cirque de Nexon…), ou son travail de pédagogue (Académie Fratellini…). En décembre 2020, un nouveau projet est venu consolider l’activité de la compagnie dans sa région d’origine, tout en maintenant les fondamentaux de la création, du partage, et de la transmission chers à l’artiste : c’est l’installation du Cirque Lili – chapiteau de toile et de bois indissociable de l’histoire de la compagnie – dans le parc de l’hôpital de La Chartreuse à Dijon. En quelques mois, le bel écrin est devenu le « lieu culturel » de l’hôpital, en même temps qu’un lieu de fabrique pour Jérôme Thomas, partagé avec d’autres équipes artistiques ou structures culturelles, en résidence ou en diffusion. C’est là que l’on verra prochainement la nouvelle création de l’artiste, Dansons sur le malheur, ou le Projet Faille, qu’il accompagne depuis plus d’un an.

Un œil sur la jeune création

Dansons sur le malheur met en scène deux jongleuses en prise avec leur art. Ainsi affairées, elles semblent ne pas saisir certaines urgences, qui nous reviennent aujourd’hui en boomerang. Peut-on continuer à vivre sans changer notre rapport à l’environnement, et au monde ? Jérôme Thomas mêle la poésie à l’urgence climatique comme sujet de société. Autre questionnement sur la société : celui du Projet Faille, qui interroge les archétypes du genre humain pour mieux déplacer notre regard sur l’Autre, non sans garder son sens du burlesque et de l’absurde. Regard sur le travail, accompagnement à la production, aide au réseau, diffusion… le compagnonnage avec Léa Leprêtre, Johannes Holm Veje et Martin Richard s’inscrit dans la durée, dans toutes les dimensions de la vie de jeunes artistes. Un sacré pied dans le réel pour Jérôme Thomas, qui revient à la SACD représenter le cirque, nommé en juillet dernier au sein de la commission d’action culturelle et de la commission spécialisée spectacle vivant.

Nathalie Yokel