La Terrasse

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La saison classique en France - 2009

« Il manquait un maillon, une école »

« Il manquait un maillon, une école » - Critique sortie
Avec le Jeune Chœur de Paris, Geoffroy Jourdain accompagne la formation des jeunes chanteurs. Photo : Julie Gallet.

Publié le 2 octobre 2009

Geoffroy Jourdain dirige Les Cris de Paris et, avec Laurence Equilbey, le Jeune Chœur de Paris. Il est aussi chef du Chœur de l’Orchestre de Paris.

Quelle est l’origine de vos deux ensembles, le Jeune Chœur de Paris et Les Cris de Paris ?
Geoffroy Jourdain : Laurence Equilbey a créé le Jeune Chœur en 1995 et je suis son assistant depuis 1998. L’idée était qu’il manquait un maillon, une école : que devient un jeune chanteur passé par une maîtrise, bien armé sur tous les langages mais qui n’a pas encore sa voix d’adulte ? Le chœur s’est donc constitué en école, formant un département du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris. Au Pays-Bas, en Allemagne, on voit des chanteurs professionnels de 22 ans. En France, c’est l’âge où l’on entre au CNSM ! Pour les Cris de Paris, l’histoire est plus récente. Je l’ai fondé avec des amis en 1998 comme un chœur étudiant, amateur, tel qu’on en voit en Allemagne ou en Europe du Nord. C’est la Fondation Orange qui nous a permis de passer un cap : sans cette fondation, les chœurs professionnels n’existeraient tout simplement pas en France.
 
« Il faut absolument une place pour les chœurs amateurs, que l’on ne peut de toute façon pas opposer aux chœurs professionnels. »
 
Pensez-vous que les chœurs doivent être professionnalisés ?
 
G. J. : Il y a une vraie demande. Quand on a créé l’école, l’idée était d’irriguer les ensembles amateurs de bon niveau, mais la plupart des jeunes qui viennent au Jeune Chœur de Paris s’oriente vers le cursus lourd. Il faut absolument une place pour les chœurs amateurs, que l’on ne peut de toute façon pas opposer aux chœurs professionnels : ils sont souvent le lieu de la découverte du chant et une passerelle vers le monde professionnel. Pour certains répertoires comme le symphonique, la professionnalisation est peu envisageable, ne serait-ce que pour des questions de coût. Aujourd’hui, les ensembles amateurs peuvent être de très bon niveau.
 
Vous êtes très axés sur le répertoire contemporain.
G. J. : Oui, volontairement. Le contemporain est très peu connu des chanteurs qui arrivent au chœur. Si nous mettons l’accent sur ce répertoire, c’est parce qu’il ouvre des perspectives professionnelles. Nous passons deux commandes chaque année. L’intérêt est que, sans contraindre le compositeur sur le plan stylistique, nous l’amenons à écrire pour de jeunes voix, des œuvres que beaucoup de chœurs peuvent reprendre.
 

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

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