« Einstein on the Beach » de Philip Glass mis en scène par Suzanne Kennedy

Dès sa création, au Festival d’Avignon en 1976, Einstein on the Beach accédait au rang de mythe. Le compositeur Philip Glass et le metteur en scène Robert Wilson, partageant de mêmes conceptions du temps, de l’espace et de la représentation, ont imaginé un opéra sans narration, sans personnages, sans césures. Une sorte de mouvement perpétuel d’idées musicales, visuelles, poétiques, confinant à l’hypnose. Si la production originale a été plusieurs fois reprises, dont au Festival d’automne il y a tout juste dix ans, l’œuvre inspire aujourd’hui de nouvelles relectures. Suzanne Kennedy et son scénographe  Markus Selg ont pris cette liberté : « Markus a imaginé une scène-paysage, ponctuée de différentes stations – une grotte, un feu de joie, une sorte de petit théâtre, un escalier, etc. Les spectateurs font partie du paysage, ils se regardent, certains vont dans le temple, d’autres s’assoient autour du feu… Il n’est jamais possible de prévoir à l’avance ce qui va se passer ».

Jean-Guillaume Lebrun