Bruce Liu, de Bach à Kapoustine

Si Bach n’a connu que les prototypes du piano-forte – ceux de Silbermann, qu’il n’a semble-t-il guère appréciés –, son œuvre pour clavier fait depuis longtemps partie du répertoire du piano moderne, à l’exemple des Suites françaises dont Bruce Liu joue la Cinquième. Le cas de Rameau est similaire, depuis sa redécouverte à la fin du XIXe siècle, et le pianiste canadien puise dans les Deuxième et Troisième Livres de pièces de clavecin. Pour un soliste couronné d’un premier prix au Concours Chopin de Varsovie, la Sonate n°2 en si bémol mineur est un passage obligé, avec son célèbre troisième mouvement, Marche funèbre, dont un arrangement orchestral avait été donné lors des funérailles du compositeur. Sur les neufs Sonates de Prokofiev, la Septième, qui appartient au groupe des trois composées pendant la Seconde Guerre Mondiale, est la plus connue : son intensité expressive a marqué les auditeurs dès sa création par Sviatoslav Richter en 1943. Quant à Kapoustine, il croise l’héritage du piano classique et de l’improvisation jazz dans des partitions comme les Variations op. 41.

Gilles Charlassier