La Terrasse

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Les formations artistiques

Donner au jeune acteur les conditions de sa liberté

Donner au jeune acteur les conditions de sa liberté - Critique sortie
DR

Publié le 10 octobre 2009

Acteur, mime et metteur en scène, Jean-Claude Cotillard assume également la direction pédagogique de l’Ecole supérieure d’art dramatique de Paris, qui prépare au DNSP de comédien. Ouvert à toutes les formes et à tous les courants esthétiques du théâtre, le cursus allie exercice du corps et de l’esprit pour former des interprètes autonomes.

Quels sont les fondamentaux de la formation du comédien ?
Jean-Claude Cotillard :
Ils visent à lui permettre d’atteindre l’autonomie dans l’interprétation, c’est-à-dire la capacité de faire des choix personnels, d’être une force de proposition face à un metteur en scène, au lieu de dépendre de la demande ou d’attendre systématiquement des directives. Cette autonomie s’acquiert par la maîtrise de techniques qui reposent sur l’organicité du corps de l’acteur pour lui apporter la liberté : la conscience, la rythmique et la précision du mouvement, appréhendées notamment à travers la danse et le mime, le développement de la voix, c’est-à-dire la respiration, la phonation, la diction et le chant, et enfin l’improvisation et le masque neutre. Elle s’appuie également sur la culture générale, notamment l’histoire du théâtre et la dramaturgie, nourritures indispensables pour exercer la pensée, la faculté d’analyse et l’intelligence de l’interprétation. Le cursus commence par consolider ces fondamentaux qu’il approfondit ensuite en diversifiant les approches.

« Qu’ont-ils à nous raconter, eux, jeunesde vingt ans »

Quelle est la pédagogie mise en œuvre ?
J-C. C. :
Une école supérieure est le lieu où s’élaborent le théâtre et les créateurs de demain. La pédagogie passe par la recherche et l’expérimentation de toutes les formes d’art de la scène. Parallèlement aux cours dispensés par l’équipe enseignante permanente, le cursus est ponctué d’ateliers d’interprétation avec des artistes invités et de sessions thématiques, brèves et denses, qui explorent différents arts tels que la marionnette, le clown ou le jeu devant la caméra. Ces diverses expériences permettent au jeune comédien de se construire, de pouvoir faire ses propres choix en fonction de ce qui résonne le plus avec sa sensibilité, avec son humanité. La pédagogie invite chacun à bâtir un parcours personnel d’interprétation, à développer sa créativité dans un esprit de troupe, sa responsabilité artistique, mais aussi sociale et politique. Qu’ont-ils à nous raconter, eux, jeunes de vingt ans, de l’être humain et de la société à travers l’art dramatique ? Etre acteur est un engagement. L’artiste a une place dans la société, qu’il faut assumer, défendre, vivre.

Qu’est-ce qui ne se transmet pas ?
J-C. C. :
C’est la rareté de chaque artiste, son irréductible énigme, sa singularité. C’est ce mystère-là qui fait la création…

Entretien réalisé par Gwénola David

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