Improvisation
Musique contemporaine, musique savante, [...]
La musique contemporaine : histoire et évolution
Le bruit est, selon le Petit Robert, une « sensation auditive produite par des vibrations irrégulières ». Il a longtemps […]
Le bruit est, selon le Petit Robert, une « sensation auditive produite par des vibrations irrégulières ». Il a longtemps été banni du discours musical, en raison de cette irrégularité qui se prêtait mal au jeu des règles musicales. Cet interdit est peu à peu levé au XXe siècle, à mesure que les compositeurs cherchent à élargir le champ de leur intervention sur le sonore. La création de Ionisation de Varèse en 1933, entièrement écrite pour percussions (six instrumentistes), marque un tournant en ce sens que la musique, s’appuyant sur des instruments à hauteurs non déterminées, donne ici la prééminence au rythme mais aussi aux timbres résultant d’une multitude de plans sonores simultanés. Alors que le bruit avait jusqu’alors surtout agrémenté la musique, venant s’y superposer (des cloches et canons de l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski aux hélices du Ballet mécanique de George Antheil), la musique concrète, invention de Pierre Schaeffer au Groupe de recherches musicales (GRM) en 1948 s’empare des bruits comme matériau sonore. Ses Cinq études de bruits – dont la célèbre Étude aux chemins de fer – sont une sorte de manifeste qui ouvre la voie à la musique électronique. Le compositeur Helmut Lachenmann a depuis développé une « musique concrète instrumentale » qui exploite à travers des modes de jeu non conventionnels les sons produits par les instruments, indépendamment de l’émission sonore à laquelle ils sont traditionnellement destinés (bruits de touches, de souffle, de frottement), une démarche que prolonge la musique « trouée » de Gérard Pesson. La musique désormais se crée en observant la construction du son.
JGL
À écouter :
Helmut Lachenmann, Quatuors à cordes, Quatuor Arditti (Kairos)
Gérard Pesson, Aggravations et final (Aeon)