Jacqueline, écrits d’art brut d’Olivier Martin-Salvan
Dans Jacqueline, écrits d’art brut, le [...]
Théâtre - Critique /Comédie musicale
Avec une époustouflante Christina Bianco, Funny Girl réinvente l’histoire réelle de Fanny Brice (1891-1951), star des années 1920. Jamais monté en France, créé à Broadway en 1964 avec Barbra Streisand, le musical proposé par le Théâtre Marigny est un enchantement.
Welcome to the Ziegfeld Follies ! And to Fanny Brice, devenue l’une de ses stars les plus célèbres dans les années 1920 alors que son physique jugé ingrat ne la prédestinait pas aux feux de la rampe. Elle avait d’autres atouts bien plus remarquables, voire exceptionnels : sa voix, son sens comique, son énergie, son charme, son enthousiasme, sa persévérance… Classique du musical, Funny Girl rendit célèbre la toute jeune Barbra Streisand lors de sa création sur les planches en 1964 puis à l’écran trois ans plus tard, deux productions acclamées par la critique et le public, qui recèlent quelques chansons très connues outre-Atlantique telles People, Don’t Rain on My Parade, The Music That Makes Me Dance ou I’m the Greatest Star. Agée de 22 ans, Barbra fut récompensée par un Oscar pour le rôle de Fanny dans le film de William Wyler. Amoureux de cet âge d’or du musical, qui commença dans les années 1940 et prit fin dans les années 1970, Jean-Luc Choplin a relevé une fois de plus le défi de la recréation. Le résultat est magnifique. Christina Bianco est époustouflante, par sa voix autant que par son interprétation, d’un charme fou et d’une vivacité pétillante à chaque instant.
Glamour et humour
Tous ceux qui l’entourent, y compris les personnages secondaires, font aussi preuve d’un talent éclatant : sa mère (Rachel Stanley), son ami de toujours Eddie Ryan (Matthew Jeans), son mari Nick Arnstein (Ashley Day), le producteur Florenz Ziegfeld (Mark Inscoe), la voisine de son quartier d’enfance à New York, Mrs Strakosh (Shirley Jameson)… Née Fania Borach dans une famille d’immigrants juifs installée dans le Lower East Side, Fanny Brice a réellement existé. L’intrigue retrace sa vie en partie romancée et commence par une scène où Fanny se remémore son passé : sa foi en son succès malgré des débuts difficiles, sa rencontre avec Nick Arnstein, ses tournées en haut de l’affiche, l’arrestation de Nick pour escroquerie… Un parfait exemple du Rêve américain, quoique teinté de tristesse à l’heure de la séparation. L’atmosphère glamour des Ziegfeld Follies est parfaitement restituée, de même que l’ancrage dans le New York effervescent du début du vingtième siècle, peuplé d’une foule d’immigrants. Rappelons-nous que de 1892 à 1954, près de 14 millions de migrants sont passés par Ellis Island, parfois jusqu’à… dix mille par jour. Au cordeau, impeccablement réglée, la mise en scène fluide et élégante de Stephen Mear parvient à répondre aux multiples exigences que requiert le musical. Metteur en scène de 42nd Street et chorégraphe de Singin’ in the Rain au Théâtre du Châtelet et plus récemment de Guys and Dolls à Marigny, il poursuit ainsi son fructueux compagnonnage artistique avec Jean-Luc Choplin. Dans la fosse, l’orchestre de Marigny est dirigé par James McKeon. L’ensemble compose un éblouissant spectacle, dominé par Fanny. Petite, pas vraiment pretty, pas éduquée, pas riche, mais quel talent et quelle volonté !
Agnès Santi
Du mardi au samedi à 20 h, le samedi à 15h et 20h, le dimanche à 16h. Tél. : 01 76 49 47 12. www.theatremarigny.fr. Spectacle en anglais surtitré en français.
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