« Wireless People », Greta Fjellman et Maia Blondeau transforment le plateau en écran de téléphone
Greta Fjellman et Maia Blondeau transforment [...]
Après le seule en scène Lalalangue, histoire de survie en milieu hostile, l’autrice, metteure en scène et comédienne Frédérique Voruz sublime à nouveau les névroses familiales grâce au théâtre. La mère est morte, la fratrie se réunit, c’est le Grand Jour. Entre personnage et choralité se déploie un règlement de comptes parfaitement orchestré. Corrosif, réjouissant et très touchant.
Pourquoi nommer le jour d’enterrement de la mère « Le Grand Jour » ? Il faut dire que la mère n’est pas n’importe quelle mère : dévoratrice, monstrueuse, elle a exercé une emprise de chaque instant sur sa progéniture. Frédérique Voruz nous l’a racontée avec Lalalangue, seule en scène autobiographique où elle exposait avec une force épatante son histoire de survie en milieu hostile. Elle y était une héroïne célébrant le théâtre autant que la psychanalyse, deux domaines où agit intensément la puissance des mots. Ici, la triste occasion qui réunit pour la première fois depuis des années les cinq frères et sœurs donne lieu à un règlement de comptes qui, subtil et corrosif, fuse de toutes parts. « C’est un cauchemar, cette violence. J’ai la nausée. » dit Mona.
Sublimer les névroses
Dans le théâtre de Frédérique Voruz, le déballage questionne et réactualise les relations, dans un moment suspendu qui confirme le poids du passé et qui, malgré tout, réussit à faire bouger les lignes, à transformer les liens. Parfaitement orchestrée, jouant de contrastes entre personnage et choralité, la partition manie un humour qui fait mouche. La transposition poétique révèle les dysfonctionnements, l’incapacité d’aimer et le besoin de réconciliation, d’apaisement. Cette nouvelle pièce élargit le champ, fait vivre toute la famille, toutes sortes de confrontations. Porté par l’excellent jeu des acteurs et actrices Anaïs Ancel, Emmanuel Besnault, Victor Fradet, Aurore Frémont, Sylvain Jailloux, Rafaela Jirkovsky, Eliot Maurel et Frédérique Voruz, le ballet des névroses éclate, et chemine vers un champ de possibles. Avec talent, Frédérique Voruz et les siens concrétisent leur ambition : « faire triompher le désir sur le tragique de l’existence ».
Agnès Santi
à 14h. Relâche les 3, 10 et 17 juillet. Tel : 04 32 76 24 51. Durée : 1h20.
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