Lettres non-écrites de David Geselson
Depuis plusieurs années déjà, David Geselson [...]
Le metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia revient à ses premières amours en récréant cette tragi-comédie où l’auteur joue avec les possibilités biographiques ouvertes par l’expression commune « Si c’était à refaire ». Une brillante distribution sert ses intentions renouvelées.
C’est avec cette pièce que vous signez votre première mise en scène en 1999. Pourquoi avoir choisi de la reprendre ?
Frédéric Bélier-Garcia : Je l’ai relue. Et ce qui m’avait plu il y a vingt ans m’a de nouveau séduit : qui n’a pas rêvé un jour de pouvoir rejouer sa vie ? J’ai également pensé qu’il pouvait être intéressant de la reprendre avec l’expérience qui est aujourd’hui la mienne. Il m’a semblé que cette exploration à ciel ouvert des possibles d’une vie offerte par Biographie : un jeu pouvait être, à la lumière de mon vécu, éclairée différemment. Maintenant je partage l’âge des personnages. Quand elles n’étaient, autrefois, que des cas de figures, des cas d’école, certaines situations piquent, actuellement, davantage.
Quel est, aujourd’hui, votre parti pris de mise en scène ?
F.-B-G : Le temps qui s’est écoulé a fait son travail : la mémoire du premier spectacle s’est effacée. Je suis reparti à neuf. Ce nouveau départ est favorisé par la pièce elle-même. Biographie : un jeu est une œuvre ouverte ; c’est une pièce qui mue en se rejouant. Frisch vous donne deux répliques et vous devez raconter, avec cela, l’effroi d’un abandon, la maladresse d’une rupture ou la stupéfaction de l’annonce d’une maladie. Il faut entrer dans la pièce, souffler dedans avec ce que l’on est à cet instant t, c’est-à-dire des émotions, des souvenirs, des auteurs, des images. Et puis il y a, bien sûr, au plus haut degré ce que les acteurs amènent eux-mêmes, leur vécu et leur intelligence sensible des situations.
La distribution est prometteuse. Comment avez-vous arrêté vos choix ?
F.-B-G : Je voulais m’aventurer avec des acteurs « pleins », des acteurs qui sont eux-mêmes des mondes d’humeurs, de sensibilités. Jusqu’aux seconds rôles avec Anna Blagojevic (l’assistante) et Ferdinand Régent-Chappey (l’assistant). En suivant la carrière cinématographique de José Garcia, j’ai toujours trouvé qu’il y avait chez lui une sorte de gaucherie qui me paraissait parfaite pour incarner Kürmann. Avec Isabelle Carré qui joue Antoinette, ils ont une vraie connivence. Quant à Jérôme Kircher dans le rôle du meneur de jeu, il est celui qui peut donner à voir toutes les ambiguïtés de son personnage.
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Les mardis, mercredis, jeudis, vendredis à 21h, les dimanches à 15h. Relâches les lundis et le jeudi 10 mars. Tel : 01 44 95 98 21
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