La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -161-ondif

Yoel Levi

Yoel Levi - Critique sortie Classique / Opéra

Publié le 10 octobre 2008

Un chef pragmatique

Chef principal de l’Orchestre national d’Ile-de-France depuis 2006, Yoel Levi dirige cette saison cinq programmes symphoniques à la Salle Pleyel et en région francilienne.

« Offrir à de jeunes musiciens l’occasion de se produire en concerto est très important, c’est l’une des choses qui m’apportent le plus de satisfaction dans ce métier. »
 
Les programmes que vous dirigez cette saison sont chacun centrés sur un espace national. Pourquoi n’avez-vous pas plutôt fait le choix de mélanger les répertoires ?
 
Yoel Levi : Parfois le mélange rend les choses confuses. J’aime diriger des musiques très différentes. Aborder des répertoires variés est très important pour la construction de l’orchestre, mais je ne cherche pas à tout prix à bâtir des programmes « originaux ». Je dis souvent que l’essentiel n’est pas tant ce que l’on joue que la façon dont on le joue et comment on le transmet au public, ce qui ne nous empêche pas de proposer des découvertes, comme Peer Gynt que nous jouerons dans sa totalité, avec un récitant, dans le cadre du Festival d’Ile-de-France. Le fait que les programmes obéissent cette saison à une logique « nationale » est plutôt une coïncidence. Pour le concert russe, par exemple, j’avais à cœur de diriger la Symphonie « pathétique » de Tchaïkovski, que nous avions dû déprogrammer il y a deux ans pour des raisons logistiques. Il se trouve que le Premier Concerto de Chostakovitch fonctionne bien avec cette symphonie, le langage est similaire.
 
La composition des programmes est donc quelque chose de concret…
 
Y. L. : Oui. Le programme « Europe centrale » que nous jouerons en mars a été conçu autour de La Nuit transfigurée. J’avais envie depuis longtemps de faire jouer les cordes de l’orchestre. La pièce de Schoenberg est sans doute la plus belle jamais écrite pour cette formation et, puisque beaucoup de nos musiciens sont jeunes, la plupart d’entre eux n’ont jamais eu l’occasion de la jouer. Le choix des autres œuvres en a découlé : il fallait un concerto qui ne soit pas trop long et qui s’inscrive dans la même veine romantique ; le Concerto en mi mineur de Mendelssohn convient parfaitement. Enfin, Brahms et Strauss complètent bien ce programme riche et puissant.
 
Vous terminez la saison avec la Neuvième Symphonie de Beethoven. Est-ce un moyen pour vous de constater les progrès accomplis par l’orchestre ?
 
Y. L. : Interpréter une telle œuvre est toujours un défi pour l’orchestre. La Neuvième Symphonie de Beethoven est l’un des sommets du répertoire symphonique. Partager de telles œuvres avec mon orchestre est indispensable et je sais que je peux attendre des musiciens de l’Orchestre national d’Ile-de-France une interprétation de premier ordre.
 
Vous invitez cette saison encore de jeunes solistes. Est-ce par volonté de les aider à percer ?
 
Y. L. : Offrir à de jeunes musiciens l’occasion de se produire en concerto est très important, c’est l’une des choses qui m’apportent le plus de satisfaction dans ce métier. J’aime l’idée d’être parmi les premiers à travailler avec des musiciens qui sont l’avenir de l’interprétation, c’est une véritable mission. C’est pourquoi je me tiens au courant, je m’informe sur les nouveaux interprètes. Bien sûr, l’autre raison est que nous ne pouvons pas toujours nous offrir des solistes réputés aux cachets élevés, mais si ça profite à de jeunes et brillants musiciens, tant mieux !
 
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Jean-Guillaume Lebrun


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