La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -270-GENERATION SPEDIDAM

Voir le jazz en grand

Voir le jazz en grand - Critique sortie Jazz / Musiques

GENERATION SPEDIDAM
Carine Bonnefoy

Publié le 28 octobre 2018 - N° 270

La pianiste, arrangeuse et compositrice Carine Bonnefoy‌ est leader du Large Ensemble, une formation de 17 musiciens où s’exprime sa fascination pour l’écriture en grand format. Elle est aussi la complice régulière du Metropole Orchestra de Vince Mendoza, orchestre de jazz symphonique unique au monde, avec lequel elle a réalisé son album intitulé Outre-Terres en 2007, distingué par le Django d’Or / Prix SACEM de la Création. Prochain album attendu : Today is Tomorrow – Music for Large Ensemble.

D’où vous vient cet intérêt particulier pour les grandes formations de jazz ?

Carine Bonnefoy‌ : L’immersion dans le bain orchestral est directement liée à l’école de musique varoise où j’ai commencé le piano et le saxophone : on écoutait beaucoup de grandes formations. On retranscrivait tout ce que l’on pouvait quand nous n’avions pas les partitions, afin de les jouer avec l’orchestre de l’école.

Votre projet musical personnel se partage entre votre Large Ensemble et des collaborations plus ponctuelles avec de grandes formations…

C. B.‌ : Cette diversité me nourrit et me permet de préserver une certaine motivation pour « faire ». C’est un tout dans lequel il y a des phases de travail et de réflexion plus ou moins intenses consacrées à chaque chose. Même si des collaborations et des commandes musicales sont en cours et à venir, je me concentre actuellement sur mon Large Ensemble et un trio.

Vous avez publié une thèse consacrée au jazz symphonique. Comment évolue votre vision de cette voie musicale dans votre démarche de musicienne ?  

C. B.‌ : L’idée de départ était de circonscrire une représentation du jazz symphonique de son émergence à aujourd’hui. Cela m’a permis d’approfondir ma propre pratique en tant que musicienne, compositrice et chef d’orchestre et, par là, d’en comprendre un peu mieux les mécanismes (physique, acoustique, perceptif), en étudiant spécifiquement la formalisation de l’harmonie dans l’espace scénique. C’est ainsi faire le lien avec les aspects qui m’interpellent depuis mes débuts concernant les ressentis, les émotions, les phénomènes physiques, acoustiques, provoqués par l’immersion en grande formation : un bain de sensations multiples et bouleversantes lié à l’écriture du matériau musical et à sa distribution instrumentale.

En tant que compositrice, quelle est la commande pour une œuvre orchestrale que vous rêveriez de recevoir ?

C. B.‌ : Disons que créer la musique d’un film d’animation avec une vraie carte blanche, celle de choisir les nomenclatures instrumentales, les musiciens, le studio d’enregistrement, l’ingénieur du son et les lieux de concerts à suivre me plairait bien. Orchestrer et diriger le Metropole Orchestra pour la musique d’OSS117 m’a peut-être inspiré cela en partie.

 

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

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