La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -270-GENERATION SPEDIDAM

La musique, c’est comme l’amour

La musique, c’est comme l’amour - Critique sortie Jazz / Musiques

GENERATION SPEDIDAM
François Moutin

Publié le 28 octobre 2018 - N° 270

A Paris ou à New York, avec Moutin Factory ou en duo avec la chanteuse Kavita Shah, le contrebassiste développe une présence musicale de tous les instants.

Figurez-vous qu’il est docteur en physique ! Est-ce pour cela que François Moutin a le sens de la gravité des notes et qu’il sait placer en orbite n’importe quel groupe dans lequel il joue ? La métaphore vaut ce qu’elle vaut mais une chose est sûre, si François Moutin a renoncé à 24 ans à une carrière de chercheur, ce n’était pas pour rester dans l’ombre. De Martial Solal à Michel Portal en passant par Daniel Humair et André Ceccarelli, il a rapidement joué avec tous ceux qui comptaient sur la scène hexagonale du jazz, s’imposant rapidement par son aisance, sa présence de tous les instants et son engagement total dans le jeu. Installé depuis 1997 à New York, il a développé là-bas de nombreuses collaborations musicales, à commencer par le trio décoiffant qu’il a formé pendant de nombreuses années avec son compatriote le pianiste Jean-Michel Pilc et le batteur Ari Hoenig. Apprécié de quelques vétérans du jazz, comme les saxophonistes Frank Wess et Jimmy Heath, il s’est également retrouvé investi dans des projets avant-gardistes menés par des artistes comme le saxophoniste Rudresh Mahanthappa et il n’est pas rare de le voir au 55 Bar, dans Greenwich Village, aux côtés du guitariste Mike Stern.

Interplay, « album sensation »

Il retrouve régulièrement – des deux côtés de l’Atlantique – son frère jumeau Louis, batteur, au sein du Moutin Factory, un groupe avec notamment le guitariste Manu Codjia et le saxophoniste Christophe Monniot, qui se prépare actuellement à enregistrer son troisième album. En parallèle, François vient de publier un étonnant album enregistré entièrement en duo avec la chanteuse américaine Kavita Shah, qui l’a bluffé au cours d’une jam session. Sous le titre de « Interplay », ils s’aventurent avec audace et invention dans un labyrinthe de standards et de compositions personnelles. Martial Solal et Sheila Jordan leur apportent leur amicale complicité, mais leur duo — nominé aux Victoires du jazz en catégorie « album sensation » — n’a besoin de personne d’autre, en réalité, pour captiver. « La musique, c’est comme l’amour, déclarait-il récemment. On ne sait pas pourquoi ni comment ça marche. Il faut juste être disponible pour ressentir et profiter. » Avec une telle philosophie, François Moutin n’a pas fini de faire des heureux dans son public !

V. Bessières

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