Le jazz en grande taille
En partenariat avec l’association Grands [...]
Focus -269-Théâtre Les Gémeaux
Mourad Merzouki lance son hip-hop à l’assaut de la verticalité et défie la gravité dans une nouvelle création, Vertikal.
« J’aime, à chacune de mes créations, m’aventurer en terrains inconnus. »
Comment est né Vertikal ?
M.M. : Il y a deux ans, j’ai rencontré la compagnie Retouramont qui réalise un travail de danse verticale, ses interprètes évoluant sur un mur, souvent en extérieur. Au moment de mettre en route un nouveau projet, j’ai eu envie de confronter ma danse à ce dispositif. Après avoir fait un choix dans les agrès que la compagnie mettait à ma disposition, je me suis mis à chercher, à imaginer. C’est un vrai challenge. Ce nouvel espace me bouscule, m’emmène vers d’autres possibles. J’aime, à chacune de mes créations, m’aventurer en terrains inconnus et créer un dialogue entre les disciplines.
Que modifient, dans votre écriture, cette verticalité, ces agrès ?
M.M. : Lorsque les danseurs sont tenus par des harnais, cela les oblige à bouger autrement. C’est une contrainte, mais qui offre des possibilités nouvelles. Ils peuvent se balancer, partir d’un point au sol pour aller vers un autre très haut. J’essaie de mettre en avant tout ce qu’apportent ces agrès. Ce sont d’autres types de portés par exemple, parce que, soutenus par des baudriers, les corps deviennent très légers. On a donc une impression de flottement, comme si le danseur volait. J’aime cette illusion, cela vient sublimer la danse. Cependant, je ne perds pas de vue l’horizontalité. Il y a dans Vertikal des moments de suspension, mais aussi d’autres où les interprètes évoluent sur le plateau, autour de colonnes. L’idée est de déployer la danse dans différents espaces.
N’est-il pas difficile, pour les danseurs, d’apprivoiser ces agrès ?
M.M. : La distribution est mixte. Il y a à la fois des danseurs hip-hop et des interprètes de danse verticale. Mais effectivement, manipuler ces agrès est très physique, inconfortable, et même douloureux quand on n’en a pas l’habitude. Les appréhender, se les approprier, demande un temps d’apprentissage assez long. Nous y avons consacré les premières répétitions. Ce n’est qu’après cette phase que nous avons pu nous concentrer sur la recherche.
Propos recueillis par Delphine Baffour
dans le cadre du festival Kalypso. Création le 8 septembre 2018 à la Biennale de la danse de Lyon.
Tél : 01 46 61 36 67. www.lesgemeaux.com
En partenariat avec l’association Grands [...]