Alain Tresallet, altiste, et Pascal Contet, accordéoniste, sont deux « piliers » d’Ars Nova, auquel ils participent depuis plus de quinze ans. Parallèlement à leur carrière soliste, ils évoquent le plaisir de travailler dans l’ensemble dirigé par Philippe Nahon.
« On peut arriver à l’Ensemble Ars Nova par hasard, mais on n’y reste pas par hasard ». La boutade en forme de slogan de l’altiste résume bien l’état d’esprit des vingt-six musiciens qui composent aujourd’hui Ars Nova. Alain Tresallet a collaboré pour la première fois avec l’ensemble dirigé par Philippe Nahon en 1992, lors des répétitions d’O.P.A. Mia de Denis Levaillant à Strasbourg, et ne l’a plus quitté depuis. Il y a trouvé « l’ensemble qui correspond exactement à [ses] attentes. L’état d’esprit y est incroyable, et même surprenant au dire des musiciens qui travaillent ponctuellement avec nous. » Arrivé peu après pour interpréter la Messe de Bernard Cavanna, l’accordéoniste Pascal Contet confirme, disant apprécier la fidélité et la curiosité d’Ars Nova : « J’ai l’impression d’être en musique de chambre, je ressens la même connivence, la même complicité avec les musiciens. L’ensemble est un partenaire de jeu.» Des relations fortes se nouent avec les compositeurs. « C’est un ensemble où les compositeurs prennent le temps de s’installer, souligne Alain Tresallet. Rapidement, ils n’écrivent plus pour un instrument mais pour une personne. » Destinataire, avec la violoncelliste Isabelle Veyrier, des Cinq souvenirs involontaires d’Alexandros Markeas, il ajoute : « Cela nous donne une très grande responsabilité, on dépasse l’esthétique musicale, on est dans l’humain ». L’altiste et l’accordéoniste s’accordent sur le plaisir de travailler avec un ensemble qui fait éclater les frontières ténues entre des domaines trop souvent cloisonnés. Pour Pascal Contet, « Ars Nova a une identité artistique forte, au-delà du répertoire. C’est un ensemble ouvert aux nouvelles formes musicales, en particulier à l’improvisation. Cela contribue à l’énorme plaisir que j’ai à être et à travailler avec ces musiciens. »
Jean-Guillaume Lebrun