Une expérience sensorielle, rencontre Ismaël Tifouche Nieto

«  C’est la première fois que je réalise un projet avec une danseuse. Avec Joana Schweizer, j’ai voulu montrer que l’expérience de la dépossession chez une femme, qu’elle soit héroïne mythologique comme chez Monteverdi, ou figure historique avec Valentina Terechkova, est d’abord une expérience charnelle et sensorielle. C’est aussi un travail sur le geste. En tant que comédien, on se laisse parfois emporter par le texte et la psychologie. Pour un danseur, le corps sur scène ne souffre rien d’autre que le geste, et si on ne va pas au bout du geste, il reste insignifiant. J’aime beaucoup travailler avec le hors-scène. Les outils et matériaux scientifiques ont servi à la crédibilité du propos dramaturgique ainsi qu’à la réalisation musicale, mais aussi à l’exposition qui accueille le public avant le spectacle. Plus généralement, je conçois les dispositifs scéniques comme un cheminement, dans une inclusion qui rend le spectateur également témoin. »

Gilles Charlassier