Trois questions à Denis Chouillet, compositeur

Denis Chouillet : J’ai tout d’abord reçu une formation classique au
Conservatoire de Boulogne, où j’ai notamment suivi les cours d’orgue d’André
Isoir et ceux d’analyse d’Alain Louvier. Avec le piano, qui est mon instrument
principal, j’ai un rapport plus transversal et buissonnier. Mes premiers pas
devant un clavier, je les ai d’ailleurs faits tout seul. Et c’est en improvisant
au piano que j’ai eu envie de composer. Pour moi, la composition naît du geste
instrumental ou vocal. C’est cette dimension autodidacte de mon parcours qui m’a
tenu éloigné du sérail de la musique contemporaine.

D.C. : Je me définis comme postmoderne dans le sens où je mélange un
grand nombre de styles. J’aime jouer avec les références et faire des clins
d’?il. Je ne m’interdis rien ! Et je ne me sens affilié ni aux néoclassiques ni
aux modernistes. C’est la musique américaine, John Adams mais surtout Steve
Reich, qui m’a particulièrement nourri. Mon fil conducteur est d’avoir une
attitude éclectique et mobile.

D.C : Ce sera une « visite d’atelier », à dominante vocale. J’ai voulu
rassembler et revisiter les ?uvres qui avaient vu le jour à la Péniche. Par
ailleurs, j’ai souhaité convier les interprètes qui me sont le plus proches, du
baryton Vincent Bouchot à la flûtiste Amélie Berson. Le public pourra entendre
aussi bien un cycle vocal sur un texte de George Perec qu’un « détournement »
d’?uvres de Rameau. Il y aura également une partition composée d’après des
brèves de l’Agence France-Presse !