Stéphane Kochoyan
©photo: Stéphane Kochoyan
photo: Stéphane Kochoyan
Publié le 10 juin 2011
« Mettre le jazz à la portée de tous »
Pianiste, découvreur de talents et directeur de plusieurs festivals comme celui de Nîmes ou de Barcelonnette, rencontre avec le maître à jouer de l’Orléans Jazz.
Quels principes résument l’esprit du festival ?
Stéphane Kochoyan : C’est avant tout mettre le jazz à la portée de tous : 80% de nos concerts sont gratuits. Deuxième principe : mettre en valeur la nouvelle génération du jazz sans frontières, de Géraldine Laurent aux Cubains d’Interactivo. On ne néglige pas pour autant les stars comme Chucho Valdés, Roy Hargrove, Bernard Lubat. Ce qui nous caractérise, c’est la diversité, on ne met de côté aucun style de jazz. Le public du jazz est bien plus ouvert que ce qu’on croit ! En première partie de Gotan Project, on a quelqu’un qui entre totalement dans cette démarche, c’est Tigran Hamasyan. Je suis convaincu qu’il va révolutionner le jazz dans les vingt prochaines années et là nous l’avons en sideman de luxe du très beau quartette de Dhafer Youssef : on est à la limite du jazz et de la musique du monde.
Vous proposez aussi un spectacle jeune public, dans quel but ?
S. K. : L’avenir du jazz passe par le jeune public. On va organiser un pique-nique pour les jeunes qui, au lieu d’aller à la cantine, vont venir sur le site du festival. Ils assisteront au concert de Sandra Nkaké, « Penda », une véritable randonnée musicale. Il y a une espèce de définition du public jazz qui serait « les 30-55 ans ». Nous, au contraire, voulons aller chercher les plus jeunes pour qu’ils reviennent ensuite un jour par eux-mêmes vers nous.
Propos recueillis par Mathieu Durand
L’originalité de Jazz à Orléans, c’est de se construire sur trois temps forts, trois manières d’envisager le jazz, trois générations de musiciens captivants. Revue d’effectifs.